La danse illumine la vieillesse
LE CENTRE CHORÉGRAPHIQUE TOULOUSE MIDI-PYRÉNÉES ET LE CHU DÉVELOPPENT DES PROJETS ARTISTIQUES.
L'expression corporelle et la danse, une façon d'introduire la vie dans les services de gériatrie.
Ils ont entre 80 et 90 ans, et dans leur jeunesse, ils ont dansé au bal. Ou dans leur salon en écoutant Luis Mariano.
Lorsque la vie défile dans leurs têtes, entre les murs d'une chambre d'hôpital, les personnes âgées se raccrochent à leur mémoire, comme à une bouée. Pour ceux qui perdent le fil et souffrent de la maladie d'Alzheimer, la perte de repères est immense. On peut trouver l'idée d'introduire la danse dans les services de gériatrie, (spectacles proposés par des compagnies, ou pratiques corporelles) un peu folle. Danser la valse ou le tango quand le corps se dérobe, c'est un pari ambitieux. N'empêche, les premières expériences menées dans des services de court et moyen séjour de l'hôpital Casselardit à Toulouse, montre que la présence de l'art a toute sa place dans la vie du quatrième âge.
Pour preuve, l 'initiative conduite au printemps avec le soutien de l'agence régionale de l'hospitalisation (ARH) et de la direction régionale des affaires culturelles. « Nous avons fait appel à une compagnie parisienne. Quatre danseurs ont présenté durant deux jours cinq chorégraphies de cinq minutes et elles ont été vues par plus de 150 patients », raconte Anne Lelièvre, attachée culturelle du CHU, et affectée au nouveau Gérontopôle à Lagrave. La Cie Alouette reviendra les 26 et 27 novembre dans les services toulousains et Anne Lelièvre constate : « La 1ère expérience a été extrêmement positive. On a vu des malades prostrés, ouvrir les yeux et partager avec plaisir cet intermède musical et dansé. Quant aux proches et aux soignants, ils ont partagé tous ces moments avec beaucoup d'émotion et de joie ».
Un nouveau regard sur le corps vieillissant. Tel est aussi la ligne directrice du projet « Dancing » qui est entrain de se mettre en place avec la collaboration du centre de développement chorégraphique Toulouse Midi-Pyrénées. « Nous avons fait appel à des chorégraphes de la région comme Emmanuelle Santos qui vient de se voir attribuer la bourse « Jeune talent » de la ville de Toulouse. Il y a aussi Ulrich Funke et Antonia Pons-Capot, deux artistes toulousains. Le projet consiste à faire entrer la danse dans le futur Hôpital Garonne destiné aux personnes âgées », précise Sandrine Teste, responsable de Dancing et celle-ci ajoute : « propositions dansées et ateliers corporels seront proposés aux patients et également aux soignants qui travaillent dans des conditions éprouvantes ». Quand la danse illumine la vieillesse, elle procure du bien être au personnel.
Andrée Brassens
Source : LADEPECHE.fr