Photo ABACA/Bernard Patrick
Anne Alassane
Se libère de ses démons dans une autobiographie
Anna Allassane, la grande gagnante de Masterchef en 2010, sort un livre pour raconter sa vie partagée entre ses victoires, ses passions et ses peines. Et la peine, elle en a eu avec la perte de ses filles dans un incendie accidentel en 2012.
Le temps pour faire le point sur sa vie, c’est ce dont avait besoin Anne Alassane en sortant un livre L’amour des miens, édité chez Michel Lafon. Une biographie qui relate les grands moments de sa vie, son enfance en Afrique, sa victoire Masterchef, la naissance de ses enfants, et malheureusement le décès de deux d’entre eux en 2012 dans un incendie accidentel survenu alors la maman se trouvait à deux pas, dans son restaurant la Pays'Anne, ouvert grâce aux 100.000 euros de sa victoire.
Des confessions émouvantes d’une mère blessée par la perte des siens, mais heureusement, ses autres enfants ont été un moteur qui l’ont aidée à aller de l’avant.
"Mes enfants m’ont stupéfiée par leur façon de reprendre la vie en main après le drame. Je les ai trouvés formidables, ils m’ont beaucoup aidée pendant cette année de deuil."
Une petite dernière a vu le jour et l’aide à surmonter le drame. "La culpabilité est toujours là, très forte, mais, avec la naissance de Margaux, je m’autorise, un peu, à avoir du bonheur. Je ne peux pas refuser ce bonheur-là", confie-t-elle. Mais il y a eu beaucoup de moments de doutes durant sa grossesse "J’appréhendais sa naissance, tout simplement, et le fait de l’identifier, peut-être, à l’une de ses sœurs."
L’amour des miens un titre qui en dit long sur ce qu’elle ressent pour ses proches.
Source: RTL.be
Anne Alassane
«J'ai fait un travail sur moi-même»
Par Ségolène Raïo
Avec Pour l'amour des miens (aux éditions Michel Lafon, en librairies le 28 mars), Anne Alassane feuillette l'histoire de sa vie : une enfance heureuse en Afrique, où des parents hippies intellos l'emmènent de pays en pays ; les naissances de Mathilde, Laura, Joséphine, Victor, Rose et Louise ;MasterChef... Puis le drame, en ce 2 janvier 2012, où ses deux fillettes périssent dans un incendie accidentel... En février dernier, Anne et Mike, son compagnon, ont accueilli une petite Margaux. Une divine enfant.
Anne Alassane, vous avez fait ce livre pour que l'on ne vous résume pas au terrible drame qui a coûté la vie à deux de vos filles...
Ce qui m'est arrivé est brutal, choquant, donc forcément les gens se souviennent de ça. (Elle a les larmes aux yeux.) Bien sûr, ça a changé ma vie... Ce ne sera plus jamais pareil. Mais ce n'est pas toute ma vie. J'ai d'autres enfants, je viens d'avoir une petite fille. On doit tous continuer à vivre, et vivre avec.
Vous racontez, pour la première fois, ce qui s'est exactement passé ce funeste 2 janvier 2012. Cela n'a pas été trop douloureux ?
C'est la première fois en public, mais, dans le privé, je me remémore cette journée tous les jours, avec encore plus de détails... J'ai fait un travail sur moi-même en me racontant.
Vous dites être « appelée à cohabiter avec cette culpabilité ». Est-elle toujours aussi vive ?
Elle est toujours là, très forte, mais, avec la naissance de Margaux, je m'autorise, un peu, à avoir du bonheur. Je ne peux pas refuser ce bonheur-là.
Comment s'est passé cet accouchement, que vous appréhendiez ?
En fait, j'ai été très anxieuse, tout au long de la grossesse. Je n'ose même pas imaginer dans quel état je serais aujourd'hui s'il lui était arrivé quelque chose. Avec ce que j'ai vécu, ça serait très difficile pour moi d'accepter de vivre un autre drame. Puis j'appréhendais sa naissance, tout simplement, et le fait de l'identifier, peut-être, à une de ses sœurs...
Margaux se porte bien aujourd'hui ?
Ça va, elle fait presque ses nuits, elle est mignonne. Je l'allaite, comme je l'avais fait avec mes autres enfants. Ça fait des bébés faciles en général.
Cette force qui vous anime, l'avez-vous transmise à vos enfants ?
J'essaie. Ils m'ont stupéfiée par leur façon de reprendre la vie en main après le drame. Je les ai trouvés formidables, ils m'ont beaucoup aidée pendant cette année de deuil. Il y a encore trois jours, à l'église, avec ma deuxième fille, Laura, j'ai craqué... C'est elle qui m'a prise dans ses bras. Ils sont super. Ils ont ça en eux aussi : avancer et essayer de ne pas trop regarder en arrière.
LE FIGARO.fr
Témoignages / Mémoires
- Parution : 28/03/2013
- Pages : 256