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L'après, l'ici et maintenant
18 mars 2012

Les NDE : comment les comprendre ?

Seth Siro Anton

Seth Siro Anton 

 

 

 

Les NDE :

 

  comment comprendre ces phénomènes ?

 

 

Entretien avec Philippe WALLON, psychiatre

 

Philippe wallon, psychiatre de formation, s’intéresse depuis fort longtemps à la compréhension des modes de pensée, normaux et paranormaux Il réalisa son mémoire de fin d’étude sur les psychoses dissociatives, en prenant comme axe d’analyse les stratégies adoptées par ces patients pour tenter de se sortir de leur pathologie. Parallèlement il étudie les dessins spontanés d’animaux chez l’enfant, intéressé par ces expressions spontanées de l’inconscient chez l’enfant. Mais en explorant les productions de l’inconscient, P.Wallon se heurte à la logique binaire, celle du tiers exclu régnant à l’heure actuelle sur la quasi totalité des modèles de compréhension. L’inconscient a sa raison d’être et de fonctionner que la raison ne peut expliquer...

 

Pour aborder les phénomènes paranormaux et notamment les NDE, Philippe Wallon nous propose une topologie de l’inconscient, plus large que celle actuellement acceptée. Pour lui, l’inconscient ne se limite pas à ce que Freud en a dit : un magma d’éléments et de représentations refoulées, tout droit issus de notre vécu. Dans le café parisien où l’entretien se déroule, il prend papier et crayon, et à l’aide de schémas simples, se lance dans l’explication ! D’un côté la conscience, de l’autre l’inconscient, certes, mais un inconscient avec un grand "I", inconscient à plusieurs niveaux : une première couche, l’inconscient tel que Freud l’a conçu, soit notre refoulé personnel en quelques sortes. Puis une deuxième couche, qui correspondrait plus à l’inconscient jungien, ouvert aux dimensions du groupe, de la culture, et aux symboles universels. Puis, plus on va en avant dans les couches de plus en plus profondes et de plus en plus insaisissables de l’inconscient, plus on s’approche d’un inconscient élargi aux dimensions de l’univers, jusqu’au degré ultime, le centre, le Tout parfait des mystiques, le divin des religieux.

La dynamique est donc simple, dans le fond : plus on tend vers la conscience, la réalité objective, plus on rentre dans une dimension individuelle. A l’inverse, plus on va vers les couches profondes de l’inconscient, et plus on aborde des dimensions universelles.

 

 

Que se passe-t-il alors au niveau des NDE ?

Lors d’une NDE, la personne est dans un état caractérisé par la mise hors-circuit de la conscience. Le sujet est dans un état hypnagogique, durant lequel l’inconscient semble s’ouvrir totalement et laisse apparaître ses productions ( des différentes couches tel que présentées ci-dessus). Pour Philippe Wallon, ces productions prennent en fait la forme d’hallucinations ( surtout visuelle et auditives), "hallucination" n’étant pas utilisée ici au sens pathologique du terme, mais au sens de production de l’Inconscient. Une fois en phase avec ces productions inconscientes , le sujet évolue dans un univers sans espace-temps ( tel dans le rêve), et la plupart du temps, toutes localisation est quasi impossible. Or, bien souvent, lors des récits de NDE, on s’aperçoit qu’aux questions très précises sur la localisation, le sujet ne peut répondre. Il se situe dans une dimension totalement différente. Les sujets n’ont pas de mots pour décrire leur expérience ; cela se situe hors logique, hors pensée rationnelle.

 

Mais quelle différence dans ce cas avec les hallucinations psychotiques ? Sommes-nous dans le même registre ?

La réponse se trouve au niveau du contenant. Pour pouvoir accueillir, gérer et intégrer les afflux de l’Inconscient, le sujet doit pouvoir faire valoir d’une structure de personnalité suffisamment développée, consistante, " contenante " pour ne pas être submergé ni disloqué par ces éléments. Or le psychotique n’a pas, par définition, de structure cohérente. Il est placé sous le signe de la dissociation. Il est incapable de gérer ses hallucinations, qui viennent le perturber au plus haut point dans son rapport à la réalité. Ici, le vécu de l’Inconscient est source d’angoisse. Il fragilise, et entrave fortement la stabilité psychique du sujet. En revanche, les NDE peuvent être considérées psychologiquement parlant comme un accès momentané dans les couches les plus profondes de l’Inconscient ( couches touchant à l’universel, au monde et à l’Homme dans sa dimension spirituelle également). Cette expérience, bien que laissant souvent chez le sujet des interrogations, et le sentiment d’avoir vécu quelque chose d’extraordinaire, ne vient pas entraver la vie " réelle ", quotidienne du sujet. Ce dernier est apte à recevoir les informations et contenus de cet Inconscient profond, avec des données parfois surprenantes sur ce qui lui est arrivé : capacité de décrire ce qui se passait dans la salle d’opération, ou sur le lieu de l’accident par exemple. Si l’on considère les transmissions d’inconscient à inconscient, comme dans le cadre du trans-générationnel par exemple, on peut aisément envisager que poussé à l’extrême, l’Inconscient peut en effet, dans des situations analogues aux NDE, fournir des informations qui défient toute logique...consciente !

 

Mais pourquoi la psychanalyse, fervente militante de l’Inconscient, ne se penche-t-elle pas plus sur la question ?

Pour Philippe Wallon, le scepticisme ambiant tient beaucoup au soucis premier du mouvement psychanalytique de justifier et crédibiliser leur domaine d’investigation. Freud s’était pourtant penché sur l’étude de la télépathie, des productions de l’Inconscient sous hypnose etc... Mais essayant dans le même temps de faire accepter par les milieux les plus réticents sa théorie psychanalytique, la dimension paranormale n’était pas forcément le domaine le plus apte à renforcer, à l’époque, cette crédibilité ! Jung, pour sa part, fera la part belle à la dimension profonde de l’inconscient ( dimension mystique ?) tout au long de sa vie et de ses œuvres. Dans son autobiographie ( "Ma vie"), il fait d’ailleurs mention, à maintes reprises, d’expériences ayant trait au paranormal ( expérience de synchronicité, sortie du corps...). Ainsi, l’angle le plus intriguant selon Philippe Wallon pour aborder les phénomènes de ce type est celui des états modifiés de conscience. Et, tout comme Freud osa amorcer l’exploration de l’inconscient individuel, Jung, celle de l’inconscient collectif, les psychologues et psychanalystes du 21e siècle oseront-ils se lancer dans l’exploration des dimensions les plus cachées de notre psyché ? Freud lui-même aurait sans doute été de la partie, ne croyez-vous pas ?

 

 

 

 

                            
                

 

 

 
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