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L'après, l'ici et maintenant
20 mars 2012

NDE, Attitude scientifique ?

             

Quelle attitude scientifique ?

 Par Alain Brémond, psychologue clinicien

 

Depuis Einstein, nous savons que l’étude d’un phénomène physique est relative au contexte de l’observation et qu’elle engage l’observateur ; elle n’est pas indépendante. Nous sommes alors obligés pour rendre compte d’une situation de dire de quel point de vue nous nous plaçons pour la décrire. Ainsi, celui qui vit une NDE ( de l’intérieur) n’a absolument pas la même place que l’observateur extérieur.

 

Avant d’aller plus loin, rappelons la problématique posée par la " réalité ". Nous devrions bannir ce mot de notre vocabulaire car il n’est pas définissable positivement. La réalité ne peut être autre chose que ce que nous sommes. Mais tant que nous croyons que nous sommes ceci ou cela nous n’y accédons pas car nous sommes voilés par " ceci ou cela ". Le corps physique est un voile, l’intellect est un voile, tant qu’il y a un moyen qui renseigne un sujet sur un objet extérieur, il y a " codage ". Tout codage est interprétation qui transforme l’objet " réel ". Notons aussi que la notion d’objet réel n’a de sens que du point de vu matérialiste.

 

Notre interprétation du monde n’est donc qu’une construction fonctionnelle et adaptée au fait que nous sommes des êtres humains. Nous voyons des livres ou des stylos et non des agglomérats d’atomes en mouvement. De même l’abeille décode le monde à la façon des abeilles et non des êtres humains. Ensuite, nous y projetons un sens afin de ne pas nous effondrer face au sentiment tragique de le vie. C’est-à-dire qu’elle mène à la mort, ce grand inconnu.

 

A la réalité donc, le scientifique n’accède pas, à cause des moyens mêmes qu’il se donne : son intellect, sa logique, sa raison. Il s’ensuit une lutte entre la conception matérialiste et spiritualiste du monde. Débat qui ne pourra jamais être tranché de l’extérieur, puisque c’est par l’être que nous sommes ancrés dans la réalité. Personne ne peut le démontrer à quelqu’un. Ce n’est pas un objet que l’on porte à la connaissance d’un sujet. C’est un processus intérieur de compréhension directe, auto-lumineux de réalisation. Et cela semble se passer dans le cadre des NDE.

 

Les critères de la preuve. Vrai parce que tout le monde y croit (le nombre). Vrai parce qu’on le sait depuis toujours (ancienneté de la connaissance), vrai parce que untel l’a dit (autorité en la matière), la science s’est de tout temps heurtée aux critères de la preuve. Donc les critères ont évolué avec l’évolution de la science. Actuellement les critères sont d’ordre statistique et expérimental. Les expériences renouvelables viennent confirmer ou infirmer les hypothèses théoriques (comme en physique) et les tests statistiques valident ou pas avec un pourcentage d’erreur estimé les affirmations initiales.

 

La science essaie d’expliquer comment les choses se passent. Elle ne dit pas pourquoi il en est ainsi. La science ne dit rien du sens de la vie. C’est une question qu’il ne faut pas poser à un scientifique car cela n’est pas de son domaine. Dire que la science progresse, c’est dire qu’elle ne prend pas en compte tous les faits physiques possibles. Dès lors, nombre d’entre eux peuvent être inexpliqués.

 

Les faits paraissant contraire aux lois actuelles de la physique peuvent entraîner au moins deux attitudes :

-  ils peuvent servir à remettre en cause une théorie. Un seul contre exemple peut faire avancer toute la science (personne ne revient de la mort ; il suffit qu’un seul en revienne pour prouver le contraire) ;

-  ils peuvent être rejetés comme " faux témoignages " par des rationalistes qui ont une pensée rigide et qui refusent de remettre en question la science, c’est-à-dire eux-mêmes. Il est très difficile pour un scientifique de se remettre en question car il s’identifie à la science. Cela lui donne une position forte et stable sur le plan psychologique : ses fondations sont " en béton ".

 

Thomas Kuhn, dans son livre " la structure des révolutions scientifiques " (champ-Flammarion), a bien montré comment une nouvelle théorie voyait le jour. Il suffit d’attendre la mort du père de la précédente.

 

Dans le domaine des faits psychiques, nous nous heurtons aux mêmes difficultés ou plus encore. Le plus, c’est le cadre du psychisme : celui-ci est-il un épiphénomène du cerveau ou a-t-il un substrat autonome ? Autrement dit : matérialisme ou spiritualisme ? Dans le cadre du matérialisme, les lois physiques doivent être respectées.

Donc les faits physiques qui ne les respectent pas seront dénommés : faux, illusion, tromperie, supercherie, ou encore, délire et hallucination.

 

Un " voyage astral " ou une NDE pourra être étiqueté délire ou hallucination dans la grille d’interprétation médicale tout simplement parce que pour l’instant la médecine n’a pas mieux à proposer. A moins que le médecin en ait vécu une lui même. Dans le cas d’une origine spirituelle du psychisme, nous ne pouvons plus définir le cadre. Les explorateurs de ce monde ne peuvent pas être " scientifiques ". Nous avons expliqué pourquoi précédemment.

 

Le cadre de ce monde nous est très mal connu. Les grands mystiques (les maîtres de la connaissance spirituelle) nous ont surtout laissé entendre qu’on n’en pouvait rien dire avec les mots. Cherchons donc en silence. Enfin, contrairement à la science qui se transmet (savoir extérieur), nous devons tous chercher, car celui-ci est intérieur. Il entraîne un changement en nous qui ne peut se transmettre et non l’accumulation d’une connaissance. En somme il y aura de nombreux cas où l’expérience subjective de la personne ne sera pas classable si l’on accepte l’aspect spirituel du psychisme. Cela étant, discerner le vrai du faux dans le cas d’une expérience intérieure est très simple : il suffit d’être un Maître. C’est-à-dire que seul celui qui a déjà vu l’océan saura si son disciple lui parle d’un lac, d’une mare ou d’une goutte d’eau. Seul celui qui voit clair saura immédiatement si celui qui parle est mal voyant. Lorsque les disciples de Jésus-Christ parlaient en toutes langues, seuls ceux qui les comprenaient s’étonnaient de leur capacité ; les autres disaient : ils sont ivres.

 

Celui qui examine un témoignage doit être choisi dans son domaine approprié. Sinon il n’a pas la qualité d’expert et n’exprime qu’une opinion sans valeur certaine. Tout psychologue devrait être capable " d’écouter " un témoin de NDE. Pour qu’il puisse l’intégrer dans un cadre NDE il lui faudra être informé de ce groupe de population et de la littérature qui accompagne ces expériences. Pour la comprendre et discerner si ce témoin délire ou rapporte réellement son expérience, il vaudra mieux qu’il ait une connaissance approfondie des états de conscience modifié.

 

Qu’en est-il des médecins face aux NDE ? La médecine actuelle est physique et matérialiste. La plupart des médecins sont de ce courant. Difficile pour ceux là de concevoir une NDE, sauf s’ils y sont passés. Mais les médecins sont ouverts pour écouter ces témoignages et y réfléchir. Quant à mon investissement dans cette recherche, c’est tout simplement qu’il s’agit du mystère de l’être humain. C’est le domaine de tous et aussi des psychologues qui n’ont pas enfermé l’homme dans un aspect seulement terrestre et temporel.

 

Je concluerais sur l’aspect psychologique des témoignages de NDE. La NDE est un flash, ou plutôt un flash doué de la puissance d’un éclair. L’espace d’un bref instant, un autre aspect de l’homme a été dévoilé chez ceux qui n’en avaient pas encore conscience. Puissamment éclairés, certains témoins ont entrevu l’histoire de l’univers et tout aussi vite tout s’est refermé. Ils en sont ressortis éblouis et vivront continuellement cette expérience sous l’angle de l’idéalisation. Ceux qui, suite à cela, ont plongé dans les écrits mystiques se sont rendus compte que ceux-ci vivent ou ont vécu en quasi permanence dans ce bain d’amour et de vibrations subtiles. Mais il se produit aussi une adaptation à chaque niveau. Il faut être capable de supporter les rythmes de plus en plus puissants. D’autre part, le désir intérieur est d’aller chaque fois un peu plus loin, et tout degré passé est rendu un peu plus fade par celui nouvellement découvert. L’émerveillement initial lié à la découverte ayant disparu. Mais cela n’incite que davantage à s’enfoncer un peu plus chaque jour dans la mine aux joyaux.

 

 


Pink Floyd Another Brick In The Wall

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