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L'après, l'ici et maintenant
23 mars 2012

Les NDE : en parler, s'y intéresser ?

 

Les NDE : faut-il en parler ? 

Pourquoi s’y intéresserait on ?


Par Michèle Choquet, anthropologue

 

En quoi constituent-elles une expérience si différente de l’expérience créatrice ou de toute expérience artistique profonde ? Il n’y a pas de hiérarchies d’expériences. Pourquoi faudrait-il encore une fois, et au nom de quelles normes pourrait-on affirmer qu’un type d’expériences (NDE) est plus enrichissant qu’une expérience créatrice profonde où l’on peut vivre une grâce, un état de conscience élargi, une transcendance, un état d’éveil particulier ?

 

Chacune de ces expériences participe du patrimoine humain et constitue une immense mosaïque dont elles sont toutes des fenêtres sur le mystère de l’être. A ce titre, il est légitime de s’intéresser à tout mode d’expérience vécue, d’autant plus qu’elle ne s’adresse à personne de particulièrement différent. Car justement le phénomène NDE (vieux comme le monde mais étudié en tant que tel depuis une vingtaine d’années), peut toucher tout un chacun indépendamment de son expérience religieuse, socio-économico-professionnelle, de ses croyances ou de son éthique de vie. Elle n’est donc certainement pas liée à l’idée d’une élite qui serait sélectionnée et surtout stigmatisée par la suite.

 

Nous sommes si habitués à vivre dans ce monde de sensationnalisme où tout porte un nom, a un poids d’information et se consomme, qu’on en vient à situer des expériences telles la NDE au même titre qu’un objet ou qu’une acquisition. Une telle expérience ne se cadre pas dans le monde de l’avoir, elle n’est ni objet, ni entité extérieure au sujet.Pourquoi ne serait-elle pas plutôt le reflet d’un déverrouillage ou d’un déconditionnement momentané ? Prisonniers que nous sommes d’un personnage que nous vivons à chaque seconde, si nous étions d’abord une essence qu’il pourrait nous être donné de retrouver dans quelques moments privilégiés (extase mystique, inspiration artistique, NDE, ou tout autre phénomène de conscience élargie), ne serait-il pas alors de notre devoir individuel et collectif de tenter de tendre vers ce mystère de nous-mêmes ?

 

On peut supposer néanmoins qu’une NDE a le pouvoir de percuter de façon plus violente qu’un autre type d’expériences transcendantales, l’être qui la vit. En effet, non seulement elle écarte cette porte trop étroite de notre conscience quotidienne, mais en plus elle nous arrache à la dualité vie-mort qui nous habite depuis notre naissance. Chaque être qui a vécu une NDE ne ressent plus cette polarité vie-mort de façon si discontinue. Il a jeté le pont entre deux états d’être, pont pour le moins surprenant dans un monde où à première vue, les choses sont ou ne sont pas. C’est cette approche de la vie indistincte de son mystère qui fait peut-être avancer la science, quand à chaque étape l’on découvre que rien n’est tout blanc ou tout noir mais que la vérité approche d’un dialogue incessant entre les deux polarités.

 

A ceux qui s’insurgent que l’on puisse faire tourner une association sur le phénomène NDE (et pourquoi pas sur l’inspiration créatrice), je réponds que partout où il y a un iota de mystère qui puisse être appréhendé par nous en tant qu’êtres humains, il y a passionnément et résolument devoir de se mettre à l’écoute. Pas nécessairement pour cerner, car avec quels outils méthodologiques pourrait-on aborder une expérience si intime et si individuelle ? Mais pour au contraire nous hisser tous ensemble vers cet état plus grand de nous-mêmes que nous vivons tous un jour ou l’autre. Ces états élargis de conscience, quelle que soit la forme qu’ils prennent, sont fondamentaux dans la quête de notre mystère, précieux comme des bijoux. La NDE est l’un d’eux ; elle a peut-être en plus, et ce n’est pas la moindre des choses, la particularité d’amener le témoin au seuil réel de son être. Ce que le témoin en fera est une autre histoire, chacun gère ses trésors à sa guise. Nous parlons cependant bien de patrimoine humain, surtout pas d’élite.

 


Fée, Princesse de Félicité I - 9 / 27


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