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L'après, l'ici et maintenant
8 avril 2012

Ma vie après la vie...ou NDE

 

 
 
                                
                       
                      Symphonie du nouveau Monde Anton Dvorak
 
 
 
                      Ma vie après la vie...
 


En ce 15 aout 1987, alors que je prépare la rentrée de mon école de danse, un état fébrile avec une température qui oscille de 38 à 39 degrés que l'aspirine ne parvient pas à enrayer, m'oblige à téléphoner à mon médecin. Il diagnostique d'après mes symptômes une grippe qui nous étonne en cette saison, nous amuse, mais ne nous inquiète outre mesure. D'un commun accord il me prescrit des antibiotiques pour un prompt rétablissement.
Bien au contraire, la maladie s'aggrave, les courbatures progressent, la fièvre persiste pour atteindre 40 degrés.
Je ne veux absolument pas être hospitalisée. Face à mon insistance et parce que j'habite à proximité de maman, ma requête est entendue. Je suis suivie par une assistance médicale des plus sérieuses à mon domicile.
 

Je refuse les visites en dehors de celles obligatoires des médecins, et celle de maman habilitée à s'occuper de mon bien-être. 
J'assiste de jour en jour à ma déchéance physique et morale. Mon corps s'affaiblit impitoyablement. Les articulations de mes membres me font souffrir. Je me lève de plus en plus péniblement de mon lit, je ne peux plus rester debout normalement sans tituber, et sans avoir la hantise de tomber, comme si mes jambes refusaient de me porter. 
Je marche douloureusement. Je perds l'appétit, j'ai de plus en plus de difficultés à avaler les savoureux potages de légumes que me prépare maman. La lecture me fatigue, la télévision m'incommode, la lumière du jour m'indispose...Mon esprit ne maîtrise plus mon corps, et il se révolte.
 
 
 
                                         
                                          Paul césar Helle
 
 
J'attends les résultats de chaque analyse médicale avec des angoisses. Je me lamente pitoyablement sur mon sort et mon avenir. Seule... je pleure...attentive aux moindres bruits suspects de la serrure de la porte d'entrée qui me préviennent des arrivées inopportunes de maman. Je ne réponds plus au téléphone, sa sonnerie me fait bondir et me perfore les tympans, j'écoute les messages sur le répondeur quand ma lucidité me l'autorise. Je ne dors plus, je somnole, les moindres bruits de la rue martèlent  ma tête.
Un matin, je jette la boîte de somnifères que je prends à raison d'un demi-comprimé par soir depuis une quinzaine de jours dans la cuvette des toilettes, les accusant d'être en partie responsables de mes délires et cauchemars.
Je me réveille en effet en pleine nuit en sueur, toute transpirante à devoir rabattre ma couette avec acharnement à mes pieds ou, au contraire, transie de froid, toute grelottante à ne plus pouvoir me réchauffer.
Certaines nuits, je suis harcelée par mes cauchemars de l'adolescence. Je tombe inexorablement dans le vide, mon coeur bat la chamade, cela dure une éternité, je me réveille horrifiée, haletante, en nage, agrippée à ma couche comme une hallucinée.
J'entre une journée à l'hôpital pour des examens complémentaires. Comme par miracle ma température se maintient à 39 degrés, ce qui me permet de sortir le soir même après avoir signé une décharge.
 
 
 
                                   
                                         Edgar Degas
 


Quelques jour plus tard, un soir, j'ai la nette impression que mes douleurs s'atténuent et que la fièvre diminue. Je me sens mieux, plus calme, je n'entends plus aucun bruit du dehors et j'en suis surprise. Je suis sûre de dormir cette nuit d'un sommeil récupérateur, j'en ai tellement besoin depuis si longtemps.

Dans ce silence réparateur, deux voix viriles aux intonations douces et caressante que je ne connais pas pour ne les avoir jamais entendues, d'une limpidité déconcertante, l'une à ma gauche l'autre à ma droite, se manifestent sans aucune présence matérielle. Ces voix suaves d'une distinction des plus agréables à l'oreille me conforte au début. J'écoute attentivement leur conversation et me mets très vite en colère, consternée de les entendre délibérer de mon sort entre elles dans un calme olympien sans s'adresser à ma personne. Malgré les efforts que je déploie, je ne peux sortir aucun son de ma bouche, je suis muette et m'adresse à elles par télépathie. Je sais qu'elles m'entendent parfaitement conscientes de mon état...Mais elles ne se préoccupent pas de moi comme si je n'existais pas. Mon impuissance face à leurs indifférences m'exaspère de plus en plus. Je comprends qu'il se passe quelque chose d'anormal mais de bien réel, et qu'une décision grave est en train de se prendre à mon insu. Je pense alors à ma fille qui a encore besoin de moi, j'argumente, je proteste, je supplie, j'implore, rien n'y fait, elles m'ignorent. La voix qui vient de ma gauche plaide en ma faveur, elle énumère mes qualités; Celle de droite m'est des plus défavorable, elle déballe impudemment mes plus insignifiantes imperfections.
 
Puis, des scènes cinématographiques sur des épisodes de ma vie passées, d'autres inconnues dans lesquelles je figure, d'autres pas, défilent à une vitesse si accélérée qu'elles se bousculent dans ma tête. Dans une profonde confusion, en plein désarroi, je trouve la situation insultante et ridicule. Exténuée par tous les efforts inutiles que je viens de déployer pour me faire entendre, accablée et émue par les divers propos et certaines images qui me touchent profondément, mes nerfs lâchent...je m'effondre... 
 
 
 
                                                 
                                                Edgar Degas
 


Quand tout à coup, j'aperçois mon corps inerte au-dessous de moi allongé dans le lit. Je me sens extrêmement bien. Je vais voir ma fille chez maman qui dort profondément. Je me déplace librement dans l'espace en toute légèreté à une vitesse déconcertante. Aucun obstacle, aucune barrière n'entravent mes déplacements aériens. Je traverse les murs avec un plaisir enfantin, je m'en amuse et en abuse tant et plus...
Je reviens dans ma chambre pour observer mon corps avec autant d'indifférence qu'auparavant, je me trouve d'une banalité affligeante et j'en souris intérieurement...


Subitement, je suis violemment aspirée par une force incontrôlable qui m'arrache le coeur. Elle m'emporte à une rapidité infernale dans une obscurité totale, j'ai horriblement mal et terriblement peur ; Je sombre dans une sorte de gouffre béant et mouvant, effroyablement obscur malgré ses parois incandescentes. Les émanations d'effluves de souffre y sont intolérables et me soulèvent l'estomac...Des ombres hideuses, des êtres tourmentées surgissent de tous les côtés, gesticulent dans tous les sens, leurs plaintes et gémissements sont atroces. Implorantes, elles m'effleurent, essayent de m'attraper, de me retenir... Je suis horrifiée, ma terreur est à son paroxysme...
 
 
 
                                               
                                               Peinture murale - L'enfer - Eglise de Kemascléden - Morbihan
 
 

Lorsque, prodigieusement, je me retrouve enlacée comme une toute petite fille fragile dans les bras délicieux de sa tendre maman. Sa bienveillance me libère peu à peu de ma torpeur. En plus de me rassurer, elle me réconforte de sa voix merveilleusement douce en me susurrant mélodieusement à l'oreille de ne regarder que la lumière au-dessus de nous, en haut, de ne voir qu'elle...personne ne peut me faire de mal, aucun mal... 
 
Une constellation lumineuse d'une intensité prodigieuse captive alors toute mon attention sans m'éblouir. Elle m'irradie et m'attire irrémédiablement. Le parcours jusqu'à elle me paraît interminable...

Quand enfin comme par enchantement je rentre en elle à moins qu'elle ne m'absorbe, je ne parviens pas à faire la différence...D'elle, je suis submergée d'un amour, d'une paix, d'une sérénité d'une joie que jamais je n'avais goûté, connu ni songé.
 
 
 
 
                                 
                                 Gustave Klimt 
 


Je vague librement avec ravissement dans un monde paisible, où la lumière souveraine éclaire de toute sa splendeur, et de toute sa puissance vivifiante; Où les parfums exhalent une fragrance envoûtante. Un monde bercé de symphonies grandioses, accompagnées de choeurs sacrés aux chants mélodieux.
Où tout n'est que pure beauté. La nature est abondante, chatoyante et luxuriante. Les prés verdoyants accueillent une pléiade de fleurs aux pétales raffinés, aux nuances subtiles, aux senteurs délicieuses, plus belles les unes que les autres, à faire pâlir de jalousie nos plus beaux jardins. Des cités de cristal ornées de pierres précieuses étincellent de tout leurs feux. Les lacs bleus azurs brillent de reflets d'argent. Les forêts offrent une myriade d'arbres aux ramifications somptueuses et aux feuillages étoffés de camaïeux de verts fluorescents d'une rare élégance.                            


J'évolue en harmonie avec des êtres d'une splendeur exceptionnelle qui expriment de toute leur limpide clarté le pouvoir de l'Amour Infini dans toute sa Pure Vérité. Je n'ai jamais rien imaginé d'aussi extraordinairement harmonieux, jamais vécu une aussi intelligente compréhension sensorielle, jamais excellé dans une aussi grande liberté d'expression, jamais ressenti un déferlement d'amour aussi intense... 

La présence d'un groupe me subjugue et me paralyse.

Un être de grande taille d'une extrême et merveilleuse beauté illumine de tout son éclat. Il émane de sa présence une supériorité divine. Nus pieds, il se détache de quelques pas seulement du milieu du groupe pour me faire face de toute sa magnificence. Il est vêtu d'une simple et longue aube blanche immaculée, les bras tendus le long du corps, les paumes des mains ouvertes. Je m'attarde sur ses superbes mains fines aux doigts longs et effilés. Son regard d'une infini bonté m'observe avec compassion et pénètre au plus profond de mon être.
 
 
      
 
 


Jésus, Jésus-Christ m'apparaît, m'enveloppant de sa Présence Divine. Son rayonnement embrase mon âme. Je le ressens de toutes les fibres de mon corps. La force de son amour m'enlace dans un silence irréel...
Je ne veux plus le quitter !
 


Un bruit inopportun m'oblige à ouvrir les paupières. Abasourdie, je suis complètement hébétée, et totalement ahurie de me retrouver dans mon lit. j'aperçois maman dans l'embrasure de la porte entrouverte de ma chambre. Je ne bouge pas. Il fait sombre. Elle croit que je dors, je suis triste...quelques chaudes larmes s'écoulent délicatement sur mes joues...
J'entends maman qui s'affaire dans la cuisine, je me lève précipitamment d'un bond pour lui dire que j'étais morte, mais que la mort est un état merveilleux, la mort n'est pas ce que l'on s'imagine, elle est plus que la vie, plus intense que la vie elle-même... 
Elle n'est qu'une libération du corps qui emplie l'esprit d'amour. Surprise de me voir debout, elle m'interroge sur ma santé avant même que je ne puisse lui raconter l'incroyable aventure que je viens de vivre, alors que rien n'est plus important que de lui faire partager le bonheur d'une vérité qui vient de m'être révélée.
 
Ma légèreté me fait remarquer qu'effectivement je vais beaucoup mieux, l'évidence m'apparait tout à coup, il semble que je suis guérie, oui, je suis bien guérie. Maman écoute dubitative mon récit sans m'interrompre pour me répondre que la fièvre a dû provoquer un délire suivie d'un songe féérique.


Tous les examens médicaux effectués se révèlent négatifs, la maladie gardera précieusement sont secret. 

 

 

 

 

 

 

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  • Ce blog s'adresse à ceux qui s'interrogent sur l'après, la mort, le grand départ. Je fais partie de ceux qui sont morts et sont revenus. Depuis cette expérience, mon appréhension du monde, de l'univers de la réalité est bouleversé.
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