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L'après, l'ici et maintenant
28 mai 2012

L'Essentiel de Françoise Hardy

                           

                                                     Françoise Hardy

 

                 L’Essentiel de Françoise Hardy

  

On ne la présente pas. Beaucoup d’entre nous ont grandi au son de sa voix. Une voix dont la douceur a conservé une étonnante constante à travers les décennies. Elle est à la fois la figure de l’amoureuse éternelle, de la madonne, de la sœur idéale... Une de ses plus récentes chansons nous avait directement interpellés. Nous sommes allés lui demander ce qui comptait vraiment pour elle dans la vie. Au passage, d’abord avec beaucoup de réticence, elle nous a donné une magistrale leçon d’astrologie. Et de compassion, mot qu’elle préfère à « amour » qui, selon elle, masque trop souvent la faiblesse et l’égoïsme.

 

Nouvelles Clés : Être une star vous donne un poste d’observation à la fois privilégié et coupé du monde...

Françoise Hardy : Surtout coupé du monde ! La notoriété vous enferme dans une bulle. Les autres, même proches, vous traitent différemment et, en général, vous mentent, parfois avec les meilleures intentions... Quant aux rencontres, elles sont presque toujours superficielles. Vous ne connaissez finalement que les gens avec qui vous travaillez, et encore, avec des rapports hiérarchiques qui faussent les données. L’objectivité est donc encore plus difficile qu’elle ne l’est pour tout le monde. J’avoue que cette bulle me renvoie à celle de mon enfance. Ma sœur et moi avons été élevées par une mère seule, qui tenait à sa solitude et ne voyait jamais personne. 

 

N.C. : Chaque humain ne vit-il pas endormi dans sa bulle ?

F.H. Il existe très peu d’êtres éveillés, c’est sûr. Mais il y a toutes sortes de chemins pour acquérir l’éveil et le développer ! Par exemple, la musique de haut niveau est une forme de spiritualité, ce qui ne veut pas dire que tous ceux qui la pratiquent soient pareillement éveillés, mais ils le sont forcément en partie : l’essence de la grande musique inspirée dépasse le stade humain. En écouter est une forme de méditation...

 

N.C. : Où situez-vous votre quête essentielle ?

F.H. : Je pense que la Terre est une école initiatique et que chacun de nous y vient pour apprendre quelque chose. On ne peut pas tout apprendre d’un coup. Mes épreuves ayant surtout été affectives, il me semble que j’ai pas mal appris sur ce plan : il y a un océan entre la vision que j’avais de l’amour à 17 ans et celle que j’ai aujourd’hui. D’abord parce qu’à force de répéter les mêmes schémas et de s’en prendre plein la figure, on finit par s’interroger. Dans son livre, Le couple, sa vie, sa mort, le psychologue Jean G. Lemaire m’a aidée à comprendre l’engrenage névrotique qu’est un couple le plus souvent. Chaque personne est porteuse d’une certaine problématique, en rapport avec ses premiers conditionnements, ses modèles parentaux, l’affection qu’elle a reçue ou non, et cette problématique la pousse inconsciemment vers les êtres susceptibles de l’alimenter. Inversement, même si ça ne résout pas tout, le simple fait de s’élever vers une autre dimension est une aide précieuse.

 

N.C. : La spiritualité compte pour vous depuis longtemps ?

F.H. : Aussi loin que je me souvienne ! Quand j’étais petite, Dieu, c’était très important. À l’époque, ça se passait dans un cadre strictement catholique, pas tant en raison de l’influence familiale, ni même de celle de l’école religieuse où j’ai grandi : c’était ma prédisposition innée. Mais à l’adolescence, quand le moralisme étriqué du judéo-christianisme m’est apparu, je me suis détachée de la religion. Je n’ai cependant pas tardé à m’apercevoir que la frontière est difficile à trouver entre le moralisme rigide et l’amoralité, ou l’absence d’éthique, qui me rebutent autant. Entre ces deux extrêmes, un juste milieu n’est pas évident à trouver. Bref, j’ai classiquement laissé tomber la religion de mon enfance, tout en restant attirée par les mystiques et les textes de spiritualité. Leur lecture a cependant quelque chose d’ambivalent. D’un côté, elle est à même de vous enseigner et de vous construire. D’un autre, elle vous déconnecte davantage encore du réel en vous confortant dans votre bulle. Certains guides spirituels mettent en garde contre l’excès d’intellectualisme qui, en coupant de la vie, coupe également de la spiritualité qui requiert l’immersion dans le réel...

À chacun sa voie. Le monde a autant besoin d’hommes d’action que de contemplatifs susceptibles d’émettre des vibrations pacifiantes. Le premier grand maître spirituel que j’ai lu était Krishnamurti. Mais au final, je l’ai trouvé trop abstrait, trop mental, trop éloigné de nos préoccupations quotidiennes. Pastor, le guide spirituel qui compte le plus pour moi, fait valoir que ceux qui vivent au premier étage ne peuvent avoir la même vision que ceux qui sont au dixième. Pour moi, le maître doit se mettre à la portée du disciple, sans pour autant lui mâcher la nourriture. Cela dit, je n’ai pas lu Krishnamurti depuis une éternité. Peut-être qu’aujourd’hui, il me paraîtrait moins stérile...

 

N.C. : Quel est ce « guide spirituel » qui compte tant pour vous ?

F.H. Pastor est un esprit non incarné qui s’est exprimé quelque temps via une médium surnommée Omnia. J’ai entendu parler d’Omnia Pastor il y a une quinzaine d’années... Mes lectures m’avaient peu à peu amenée vers des rivages spirituels inattendus. Carlos Castaneda, par exemple, m’a passionnée. Mon ami Gabriel Yared, un grand compositeur, m’a ordonné un jour de tout arrêter séance tenante pour courir m’acheter Le voyage à Ixtlan et la suite. Aujourd’hui encore, je relis tous les premiers tomes de cet auteur extraordinaire. Mon préféré : Histoires de pouvoir. Gabriel m’a aussi offert son exemplaire des Dialogues avec l’ange qui venaient juste de paraître, en 1976. Dans les Dialogues, comme dans tout phénomène de nature spirituelle - qu’on l’appelle channelling ou autrement -, un médium humain sert de canal à une « voix venue d’ailleurs ». Pour Omnia Pastor, c’est un journaliste suisse qui me l’a m’a fait découvrir en m’envoyant une cassette où l’on entend une très jeune femme à l’accent méditerranéen répondre de façon incroyablement lumineuse et accessible à une question de fond venue du public.

Les paroles de « Pastor » sont toujours concrètes et pleines de bon sens. Dans cette première cassette, il démonte les arguments classiques des athées : si Dieu existe, pourquoi le mal ? pourquoi la souffrance ? pourquoi les innocents torturés, les enfants malades ? etc. Pastor dénonce le fait que l’on prend Dieu pour un Père, puissant mais bon, qui devrait protéger ses enfants. Il explique que si Dieu était cela, la loi de l’évolution qui est la loi de la vie serait impossible, puisque protéger de tout revient à empêcher de vivre et d’évoluer. Par ailleurs, nous savons bien que les maux dont souffrent les êtres humains sont en général imputables à eux-mêmes. Quand un enfant innocent est malade, il faut remonter dans les chaînes héréditaires de ses parents ou bien s’interroger sur des erreurs environnementales dues à l’ignorance ou à l’inconséquence humaines. Le karma au sens de « tu sèmes de travers, ça pousse de travers », qu’il soit individuel ou collectif, a presque tout à voir dans les malheurs qui nous accablent. Mais il y a bien sûr aussi le fait que nous sommes soumis aux lois implacables de la matière. Du moment que l’on s’incarne, on ne peut y échapper. C’est le prix à payer. De façon générale, ce qui m’a plu dans l’enseignement d’Omnia Pastor, c’est qu’il responsabilise sans exiger l’impossible, sur la base d’une logique claire. Certaines réflexions m’ont beaucoup aidée. Par exemple il dit qu’il ne faut pas croire que tout problème a une solution. Face à un problème, il faut savoir le regarder objectivement et le lâcher si on ne peut le résoudre. S’accrocher ne ferait que créer un problème supplémentaire.

 

N.C. : Le Dalaï Lama conseille aux insomniaques de ne pas chercher à dormir à tout prix : cela ne fait qu’éloigner le sommeil davantage.

F.H. Exactement ! La vision bouddhiste du monde me parle d’ailleurs beaucoup.

 

N.C. : Vos chansons ont-elles suivi votre évolution intérieure ?

F.H. : On ne peut pas broder sur la spiritualité dans le cadre restreint et contraignant d’une chanson comme on peut le faire sur les amours difficiles. Je n’ai guère que trois ou quatre chansons qui abordent ce thème. La première s’appelle Regarde-toi. C’est une toute petite chanson qui figure dans un album intitulé Le danger, sorti en 1996. Ça commence ainsi :

 

                                           Regarde-toi au fond des yeux.

                                           Les hommes ont tort d’accuser Dieu,

                                           Ce dieu du fond des âges,

                                           Qu’ils créent à leur image

                                           Aveugle et sourd

                                           Si orgueilleux...

 

La deuxième chanson est Tant de belles choses, sortie fin 2004, où j’exprime ma croyance en l’éternité de l’esprit ou de l’âme. Je venais d’apprendre que j’avais un problème de santé grave, lorsque j’ai reçu une très belle mélodie de Pascale Daniel et Alain Lubrano. La chagrin de mon fils Thomas me bouleversait encore plus que l’idée de devoir peut-être mourir bientôt. J’ai écrit ce texte habité d’espoir, d’abord pour lui, ensuite pour ceux que j’aime, et pour ceux qui perdent un être cher, en repensant à ce que me dit souvent mon amie brésilienne Lena, qui est d’une haute spiritualité : « On oublie trop que la vraie vie est de l’autre côté et que nous nous réincarnons uniquement pour pouvoir progresser. » Dans l’ignorance, nous fêtons toujours la naissance et pleurons celui qui part, sans penser une seconde à l’esprit qui se libère ! Vu sous l’angle de l’esprit, les cimetières devraient être des lieux de liesse ! Même si j’avoue que ma foi ne m’empêche pas d’avoir très peur de mourir quand même ! (grand rire)

Je suis réceptive à l’idée des réincarnations successives - comment une seule vie suffirait-elle à intégrer tout ce qu’il y a à apprendre ici-bas ? Mais, en tant qu’Occidentale, j’ai du mal avec la négation de l’ego des bouddhistes. D’ailleurs, ils évoquent ces enfants qui se souviennent avec précision d’une vie antérieure, comme s’il s’agissait bien d’une même entité qui s’incarne à chaque fois. Il y a une contradiction dont le sens m’échappe entre la négation orientale de l’ego et ce type d’exemple. Par ailleurs, j’ai toujours eu l’intuition que les rêves nous préparaient peu ou prou à la mort : on n’y a pas de corps et pourtant on y vit et fait des tas de choses. Peut-être est-ce une forme de préparation à ce que nous connaîtrons dans la période de transition entre la mort et l’incarnation suivante.

 

N.C. : Impossible de ne rien dire de l’astrologie, pour laquelle votre passion est connue depuis longtemps...

F.H. : Les interviews sur l’astrologie me font peur. En général, les journalistes qui interrogent n’y connaissent rien et dénaturent vos propos. L’astrologie est une science qui ne nous informe que sur l’un de nos conditionnements, celui dû aux rythmes du système solaire, tel que nous y sommes exposés la première fois. Tout se passe comme si notre système nerveux gardait l’empreinte de ces rythmes tels qu’ils étaient au moment précis de la naissance. Cela se traduit en termes de réflexes préférentiels devant les sollicitations du monde extérieur, d’ouverture, de fermeture, d’excitabilité, d’inhibition, de vitesse, de lenteur, etc. Mais cette empreinte entre en interaction avec tous nos autres conditionnements, si bien que deux personnes nées en même temps, donc avec le même conditionnement solaire, mais avec des conditionnements socioculturels et affectifs différents, n’actualiseront pas leur ciel de la même façon.

 

N.C. : Le ciel éclaire-t-il la tâche que nous avons à accomplir, le sens de notre vie ?

F.H. : Je ne crois pas. Par contre, si l’on est suffisamment compétent en astrologie (c’est rare parce, c’est une science très complexe), elle informe sur les outils mis à notre disposition pour accomplir notre tâche, quelle qu’elle soit - ces mêmes outils pouvant être bien ou mal utilisés.

 

N.C. : Comment est née votre passion pour l’astrologie ?

F.H. : Je l’ai souvent raconté. J’avais 18 ans et mon gynécologue m’a conseillé de consulter l’astrologue André Barbault. Ce que ce dernier m’a dit sur moi, en particulier l’analyse de ma problématique affective, masochiste sur les bords, était tellement juste que j’en ai été troublée. J’étais déjà attirée par la psychologie, la psychanalyse, etc., et André Barbault venait de publier De la psychanalyse à l’astrologie... Bref, peu après 1968, quand j’ai arrêté de faire de la scène et que j’ai eu subitement du temps devant moi, j’ai eu envie de prendre des cours d’astrologie et c’est ainsi que tout a commencé. Mais la grande rencontre s’est produite en 1974, quand Jean-Pierre Nicola m’a demandé de travailler avec lui. J’ai pris connaissance de sa vision de l’astrologie : il a l’immense mérite d’avoir étudier le signal qui se trouve derrière le symbole. En se fondant sur les réalités astrophysiques, il a redéfini les signes à partir de leur rythme et les planètes à partir de leur cycle. Il a trouvé une grille de lecture universelle : le R.E.T. Le conditionnement céleste prédispose à réagir aux 1er, 2ème ou 3ème degré, en vous sensibilisant davantage, soit aux Représentations (images, mots, apparences), soit à l’Existence (actes, faits, ressenti concret), soit à la Transcendance (idées, principes, essence, métaphysique, abstraction). En fonction de sa distance au soleil, chaque planète part d’un plan pour aller vers un autre. En tant que centre du système, le soleil, par exemple, porte la formule « représentation de représentation ». Aux confins du système solaire, Pluton, la planète la plus éloignée, se définit comme « transcendance de transcendance » et on voit qu’il manque au Plutonien la dimension concrète E ainsi que celle de la représentation R nécessaire pour fonctionner en société. De même, si le Solaire est à l’aise avec le verbe, les codes, le social (R), il peut ne pas tenir assez compte des faits (E) et manquer de recul (T).

 

N.C. : Pourquoi dites-vous qu’un signe n’a rien à voir avec sa constellation ?

F.H. Votre formulation n’a aucun sens : un signe n’a pas de constellation ! Une constellation est un groupe d’étoiles très éloignées du système solaire. L’astrologie ne s’occupe que du système solaire qui est, comme chaque système, un tout indissociable. Un signe du zodiaque est un espace de trente degrés localisé de façon précise dans le système solaire sur une bande de trois cent soixante degrés intitulée « zodiaque ». La répartition du zodiaque en douze « signes » de trente degrés chacun, tient au cycle de la Terre qui met douze mois à effectuer son parcours autour du Soleil. Un signe zodiacal se définit par le rythme du soleil et de ses planètes lorsque, vu de la Terre, ils en parcourent les trente degrés. Ce rythme est donné par le rapport entre leur durée de présence au-dessus de l’horizon et leur durée d’absence en dessous de l’horizon. Par exemple, le Bélier se définit par un écart minimal entre la durée du jour dominant et croissant et celle de la nuit dominée et décroissante. En dehors d’une fâcheuse homonymie, cela n’a rien à voir avec les constellations qui sont à des années-lumière de nous. Le rapport présence-absence (pour les planètes) ou jour-nuit (pour le soleil) caractérise globalement les saisons. Ainsi le printemps est la saison du jour dominant et croissant, qui va de pair avec une excitabilité et une rapidité spontanées, instinctives. Les trois signes d’une saison se différencient par l’écart entre la durée du jour et de la nuit. Cet écart est minimal au Bélier = presque autant de nuit que de jour = sensibilisation aux contraires. Sur fond d’excitabilité et de rapidité printanières, le Bélier choisit son camp contre un autre, se pose en s’opposant, tranche de façon claire mais parfois catégorique et manichéenne. L’écart est moyen au Taureau : le jour domine nettement la nuit, mais l’importance de celle-ci n’est pas négligeable. Le Taureau sait qui domine qui ou quoi, il a le sens des rapports de force basiques et de la puissance physique, matérielle, financière. L’écart devient maximal aux Gémeaux : un pôle domine tellement l’autre qu’il l’englobe quasiment. Au positif, la vision Gémeaux est globale, synthétique, elle donne le sens des ensembles qui, sur fond d’ouverture et de vivacité printanières, se font et se renouvellent en permanence. Au négatif, elle tend au bric-à-brac qui met tout dans le même panier sans s’arrêter aux contradictions ni aux paradoxes.

 

En été, le jour dominant cesse brusquement de croître et les valeurs du jour - symbole de ce qui est visible, manifeste, individuel - sont menacées par la remontée progressive de la nuit : d’où la lenteur à se mettre en route et la fonction d’autoprotection qui revient à cette saison. Au Cancer, où l’écart jour-nuit est encore maximal, le sens solsticial de la globalité concerne les grands ensembles protecteurs : le clan, la famille, l’équipe, la troupe, la patrie... Il sensibilise à la nécessité de contenir et faire fructifier un maximum d’éléments dans un espace plus ou moins vaste mais clos. Au Lion, où l’écart jour-nuit est intermédiaire, le sens des rapports de force concerne le pouvoir que l’on a sur soi : dans le contexte anxiogène de l’été, le natif se doit de trouver le juste milieu entre le repli prudent de ses voisins à l’intérieur de leurs limites et le sursaut audacieux qui permet de les dépasser. À la Vierge, où l’écart jour-nuit est minimal, le sens des contraires amène à peser soigneusement - parfois même indéfiniment et de façon alarmiste - le pour et le contre sur des critères d’utilité et de sécurité.

 

En automne, la nuit domine le jour et sa durée augmente jusqu’au solstice d’hiver. La nuit symbolisant l’invisible, l’inconnu et, par extension, l’autre, les autres et les valeurs collectives, cette saison est associative et sensibilise à la socio-culture. La croissance de la nuit dominante va de pair avec l’excitabilité associative, moins spontanée, plus sélective, plus socialisée que celle du printemps, tandis que la rapidité automnale concerne l’aptitude qu’implique la vie sociale à se taire, se soustraire, s’abstraire, s’abstenir à bon escient. Au début le d’automne associatif, la Balance dont l’écart entre la nuit et le jour est minimal, sensibilise à la complémentarité des contraires. Le sens des rapports de force propre aux signes de centre saison axe le Scorpion sur le pouvoir qu’exercent la collectivité, les autres ou l’autre sur soi, ainsi qu’à celui que l’on exerce sur eux, au pouvoir politique, entre autres. Au Sagittaire, le sens des ensembles, commun aux quatre signes de solstice, porte vers des synthèses aussi ouvertes qu’aux Gémeaux mais beaucoup plus référencées, avec une coloration socioculturelle extrêmement prégnante.

 

En hiver, la nuit qui domine toujours cesse brusquement de croître et l’on entre dans une dynamique de rétraction avec un rythme lent, où le socioculturel laisse « froid » et où la seule référence qui reste est celle de l’absolu dont la forme - triviale ou élevée - varie en fonction du niveau personnel. Au Capricorne, les synthèses ne sont plus foisonnantes comme aux trois autres signes de solstice, mais dépouillées, abstraites, fermées. Le Verseau sensibilise quant à lui au pouvoir de l’esprit sur la matière et demande de savoir doser la déconnexion hivernale vis-à-vis de ce qui est caduc, avec la nécessité de rallumer le monde, de le récréer en se connectant à ce qui va dans ce sens. Au stade Poissons, la nuit court à la rencontre du jour, on parle de fusion des contraires et il s’agit à ce stade ultime de se tenir à égale distance des dualités courantes de façon à trouver une troisième voie qui aille plus loin qu’elles sans les exclure radicalement pour autant.

 

J’espère qu’un jour viendra, où des scientifiques s’intéresseront enfin à l’astrologie, avec de vrais moyens de recherche, et qu’ils pourront mener des études statistiques poussées, pour vérifier, par exemple, si les signaux qui déclenchent l’inhibition ou l’excitation en hémisphère nord ont l’effet inverse en hémisphère sud, où le rapport terre-mer est inversé.

 

N.C. : Vous avez donc une vision optimiste de notre avenir ?

F.H. : Dans le dernier message qu’Omnia nous a transmis de Pastor, quand celui-ci a pris congé, en 1994, il est dit que les structures terrestres actuelles ne sont plus valables et que, malheureusement, pour les remplacer, une énorme destruction s’avère nécessaire. L’économie mondiale va complètement s’embourber et la créativité se tarir ! C’est d’ailleurs ce que nous constatons, par exemple, dans mon domaine, la pop music, où la créativité, qui fut si exceptionnelle dans les années 60-70-80, se raréfie actuellement de façon désolante.

 

N.C. : Il va nous falloir des torrents d’amour !

F.H. : Je préfère le mot « compassion » : l’amour est un mot qu’on met à toutes les sauces. C’est aussi un sentiment qui ne se commande pas. Alors qu’éprouver de la compassion demande juste l’effort de se mettre un peu à la place de l’autre pour souffrir avec lui de ce qui l’atteint et tenter de le réconforter. Je me méfie de ce que les gens entendent par amour, de ce qu’ils font - parfois d’horrible - en son nom. Les mots sont des pièges ! Pastor affirmait que c’est à la tempérance qu’on reconnaît un être d’amour. À la fin de son dernier message, il dit : « L’affectif ne mène pas bien loin : il est une impuissance. Si tu regrettes que je parte, c’est parce que tu ne veux pas être seul et je ne suis pas content de ce constat, car j’espérais quitter un homme libre, ce qui ne remet en cause ni l’amour, ni sa profondeur. L’amour est une nourriture véritable et si tu as su la prendre, tu dois te retrouver suffisamment plein pour que n’importe quelle séparation ait lieu. Toute séparation est douloureuse, mais le bonheur à sentir la richesse de l’échange ainsi que de l’héritage que cet échange laisse, est plus important. »

 

Propos recueillis par Patrice van Eersel et Marie-Pierre Planchon

 

                    
                    
Françoise HARDY - TANT DE BELLES CHOSES

 

 


A lire :

Les Rythmes du zodiaque, Françoise Hardy, éd. du Cherche Midi, 2003 

Françoise Hardy, ma vie intérieure, Gilles Verlant, Albin Michel, 2002

 

 

 

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