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L'après, l'ici et maintenant
12 novembre 2012

Le processus de deuil avec le Dr Christophe Fauré

                                    GHOST 

                                   Ghost est un film fantastique américain de Jerry Zucker sorti en 1990

Sybopsis

Alors qu'ils vivent le parfait amour, Sam Wheat et Molly Jensen emménagent dans un grand appartement à New York. Un soir, dans une ruelle sinistre, Sam se fait tuer sous les yeux de sa compagne. Il devient alors un fantôme, coincé sur Terre. Il arrive à communiquer avec une fausse médium, Oda Mae Brown, qui découvre, par la même occasion, ses réels pouvoirs d'extralucide. Sam va alors enquêter sur sa propre mort et essayer de communiquer avec Molly pour découvrir son meurtrier. (wikipédia)

 

 

  Quand l'extraordinaire

         s'immisce dans le processus de deuil

 

 

                              Le psychiatre Christophe Fauré a publié plusieurs ouvrages dont

                                                                      Christophe Fauré

 

Depuis plusieurs années, le psychiatre Christophe Fauré se consacre à l’accompagnement des personnes en fin de vie et des personnes en deuil. Il a découvert que des expériences inattendues, comme celles de contact avec des proches décédés, pouvaient s'immiscer dans notre processus de deuil. Comment décrypter ces expériences extraordinaires associées au deuil ?
 

Voilà 17 ans que je me consacre, en tant que psychiatre, à l’accompagnement des personnes en fin de vie et des personnes en deuil – notamment après un décès traumatique comme le suicide. Au fil des années, je constate que des expériences « étranges » émaillent parfois le récit de certaines personnes en deuil, sans que je puisse en comprendre le sens. 

Alors qu’elles prennent d’infinies précautions pour m’affirmer combien elles s’estiment rationnelles et cartésiennes, des personnes en fin de vie ou en deuil n’en rapportent pas moins des expériences qui échappent à leur compréhension : elles déclarent avoir eu un « contact » avec une personne proche récemment décédée. La plupart font part d’une expérience de « présence indéniable » de la personne disparue les « enveloppant » d’un amour ou d’une sérénité en rupture complète avec la douleur de la perte dans laquelle elles étaient plongées à ce moment là. Plus rarement, un certain nombre de personnes parlent d’un contact visuel (voir devant eux la personne disparue), d’un contact tactile (sentir un contact physique immédiatement attribué à la personne disparue) et/ou d’un contact auditif (entendre distinctement la voix de cette personne). L’expérience laisse une empreinte sereine et durable chez la personne qui la vit. 

Il est important de souligner que ces récits sont peu fréquents. Peut être parce que ces expériences ne surviennent que rarement ou encore parce que les personnes sont réticentes à en faire part... Mais ils comportent des caractéristiques relativement constantes que des études plus poussées devraient préciser. Par exemple : ces expériences sont toujours spontanées (ce qui exclue les « contacts » via un médium ou toute autre forme de recherche volontaire de communication avec un défunt) ; elles surviennent le plus souvent dans les premiers jours ou les premières semaines après le décès et toujours de façon inopinée, au cours de la journée, dans des circonstances où il n’y a pas de modification de la conscience ; elles sont d’autre part très brèves (de l’ordre de quelques secondes à quelques minutes), très souvent uniques (ou se reproduisant seulement deux à trois fois) et n’entraînent que très rarement le désir de les reproduire, en consultant un médium par exemple. L’expérience, aussi ponctuelle et furtive soit-elle, semble se suffire à elle même. Enfin, l’expérience a souvent (mais pas toujours) un impact positif sur le vécu du deuil. 

Je sais depuis peu que ces expériences portent un nom : VSCD – Vécu Subjectif de Contact avec un Défunt. Cette dénomination est appropriée car elle souligne la dimension subjective de l’expérience, sans affirmerni infirmer qu’il s’agisse d’un contact effectif avec un défunt. Les hypothèses pour expliquer ces expériences sont multiples et toutes sont valides, jusqu’à preuve du contraire. 

En tant que médecin et psychiatre, mon intérêt pour l’INREES réside dans l’exigence d’une approche scientifique dans le décryptage des expériences extraordinaires. Ainsi, dans l’étude des VSCD, il serait intéressant de reproduire la démarche du Dr Moody qui, à la fin des années 80, s’est intéressé aux NDE (Near Death Experiences ou Expériences de Mort Imminente), en partant des récits récurrents de personnes ayant vécu une NDE. Les millions de témoignages recueillis à ce jour attestent désormais de la réalité de cette expérience, sans pour autant apporter de réponses définitives sur ses causes. 

Pour les VSCD, il en va de même. Nous en sommes aux balbutiements de la « recherche fondamentale » dans ce domaine : à ce jour, il n’existe, dans le monde, aucune équipe de chercheurs qui répertorient, de façon systématique, les récits de VSCD, en écartant ce qui est de l’ordre du psychiatrique (hallucinations, délires d’interprétations… etc.) pour ne s’en tenir qu’à des faits tangibles. Les voies d’investigation sont désormais ouvertes…

 

Source : INREES

 

 

                             

  

  

 

                                   

                                

Une personne que vous aimiez s'est donnée la mort et depuis c'est le chaos. Face au vide, à la détresse, à l'impuissance, où trouver la force de continuer à avancer - et d'abord de survivre au suicide de son compagnon, de son parent, de son enfant ? Face à ce cataclysme, les mots manquent, d'autant que dans une société où la mort est un tabou, le deuil lié au suicide l'est encore davantage. Christophe Fauré aborde tous les aspects de cette souffrance pas comme les autres : le gouffre de la culpabilité, la colère, le vécu dépressif et le désespoir, la tentation d'en finir à son tour, les difficultés dans la relation avec autrui, l'extrême solitude, le désarroi des proches... À partir de très nombreux témoignages, qui sont autant de reflets de la diversité des situations, il s'adresse à celui qui reste lorsque l'autre est parti et à son entourage, si démuni pour l'aider. Ces paroles sur l'indicible sont là pour aider le lecteur non pas à oublier, mais à nommer sa souffrance afin que la cicatrisation s'opère, lentement, en sachant que cette blessure ne guérira jamais tout à fait. 

 

 

Sur internet

www.christophefaure.com/

 

 

          Deuil  : un processus naturel de cicatrisation psychique

                                                   Dr Christophe Fauré. DR   

                                                Dr Christophe Fauré

Le Dr Christophe Fauré, psychiatre et psychothérapeute, a écrit Vivre le deuil au jour le jour (Éd. Albin Michel) et fondé le site internet traverserledeuil.com 

 LE FIGARO. - Que pensez-vous de l'expression «faire son deuil» ?  

 Dr Christophe FAURÉ. - Elle a peu de sens. En effet, après le traumatisme de la perte d'un proche, deux processus intérieurs s'enclenchent chez la personne endeuillée, et de manière spontanée. Le premier, sur lequel on a aucun contrôle et qui ne requiert aucune intelligence, est un processus naturel de cicatrisation psychique. Même si on ne fait rien, le deuil se fait. C'est tout comme lorsqu'on se blesse physiquement : les plaies, même les plus béantes, se referment peu à peu, et les peaux se restructurent. Mais une trace de la blessure et parfois même une infime cicatrice resteront à tout jamais. Ensuite, il y a le «travail du deuil», tout ce que la personne peut faire de manière consciente pour aider à cette cicatrisation psychique, comme elle le ferait en désinfectant une plaie par exemple. Et ce cheminement dans le deuil, la plupart s'y engagent naturellement.

 

Comment accompagner ce processus naturel ?

En maintenant un lien avec leur disparu, ce que de nombreuses personnes savent faire : en allumant une bougie dans la pièce où il se tenait souvent, en écrivant une lettre, en parlant de lui quand l'envie se présente. Surtout, en ne zappant pas sur cet être et cet épisode crucial de la vie comme notre société si pressée nous y invite. Il est vrai que, comme personne en souffrance, l'endeuillé nous sollicite et on n'a pas forcément envie de le prendre en charge, de le porter sur plusieurs mois. Mais le plus souvent c'est notre société qui est pathogène, lorsqu'elle suggère de «passer vite à autre chose».

 

Mais il y a les deuils pathologiques, ceux qui deviennent interminables ?

On en parle beaucoup, mais ils sont extrêmement rares. Je préfère parler de deuil «compliqué» ou «difficile» et ceux-ci tiennent à différents facteurs. Bien sûr, il y a d'abord la nature même du décès : lorsque vous perdez quelqu'un dans un homicide ou un suicide, l'impact est très fort. La nature de la relation que l'on entretenait aussi avec ce proche est déterminante : lorsque l'on avait avec lui des conflits permanents, on peut être amené à vivre son deuil avec un grand sentiment de culpabilité. Il y a aussi le cas des personnes qui vivent cette perte sur un fond de vraie dépression ou qui avaient en plus des problèmes de santé… Mais ce que j'observe le plus souvent, ce sont des endeuillés qui viennent consulter parce qu'ils trouvent que «leur douleur ne passe pas assez vite». Quand vous avez perdu un enfant, le chagrin peut s'installer pendant six ou huit ans ! En sortir est un processus lent sur lequel peu de gens sont informés.

 

 Est-ce pour cela que vous avez fondé un site gratuit, et ouvert à tous ?

Oui, et depuis 2010, grâce à cette nouvelle technologie, nous pouvons offrir à la fois du soutien et des informations. Le soutien, on le trouve dans les forums, où naturellement ceux qui sont passés par là aident le nouveau venu. Les informations, nous les diffusons surtout via des formats courts, des vidéos qui donnent des explications sur les différents temps du processus de deuil. Ainsi, les personnes qui n'ont ni envie de consulter de psychothérapeute ni de fréquenter les groupes d'endeuillés trouvent-ils quand même une aide essentielle.

 

 Pascale Senk

 Source : LE FIGARO.fr

  •  

    Le rôle du medium 
    dans le processus de deuil

     

                                  

                                       Whoopi Goldberg, médium dans le film Ghost

     

    Trois questions à Christophe Fauré, psychiatre, spécialisé dans l’accompagnement des personnes en fin de vie et de leurs proches.

     

                                                   

                                                         Dr Christophe Fauré

     

    Quelle utilité peut avoir une consultation chez un médium dans le processus de deuil ?


    D’abord, soyons clair, je ne recommande jamais à mes patients d’aller voir un médium. Néanmoins, je constate que les personnes ayant perdu un proche manifestent parfois le besoin d’aller voir quelqu’un qui prétend communiquer avec l’au-delà. Et cela pour diverses raisons : Certains sont juste curieux et se disent « je n’y crois pas mais je veux voir ». D’autres ont la conviction qu’il existe une vie après la mort. Ils veulent alors savoir si le défunt va bien, s’il est à leur côté ou s’il ne leur en veut pas, s’il leur a pardonné quelque chose qui les ferait culpabiliser. Ces patients –qui, bien sûr, m’avouent toujours, après coup, avoir été voir un médium !- me disent soit que cette consultation les a rassurés ou les a apaisés. Soit que cela ne leur a rien apporté mais qu’ils avaient à ce moment-là besoin d’y aller. En tout cas, même si certaines personnes peuvent y avoir trouvé une certaine forme d’apaisement, cela ne va jamais en aucun cas –et j’insiste là-dessus- raccourcir le processus de deuil qui a sa logique propre. Ce processus est une blessure psychique qui va cicatriser avec le temps. Et, pour y parvenir, différentes étapes sont nécessaires. Il ne s’agit pas seulement de soulager sa souffrance mais aussi de réussir à vivre avec cette solitude créée par l’absence de ce proche. Comme la difficulté à renouer des liens sociaux, le manque de partage au quotidien, de projets communs... 



    Des consultations répétées chez un médium peuvent-elles freiner ce processus ?


    Certains ont besoin, pour être rassurés, de contacts réguliers avec un défunt via un médium, par télécommunication instrumentale, par écriture automatique... Le processus de deuil peut ne pas être parasité s’il n’y a pas d’obsession du lien. 
    Car en effet, certains en viennent à consulter tous les médiums possibles, et sont à l’affût du moindre signe. Cela peut s’avérer très délétère. D’abord parce qu’ils dépensent beaucoup d’énergie pour tenter de rétablir des liens qu’ils ont perdus. Ensuite parce qu’en essayant de pérenniser une relation extérieure -comme si la personne était encore présente-, on bloque le bon déroulement du processus de deuil qui consiste, au contraire, à intérioriser ce lien pour continuer à vivre sa propre vie sans ce proche disparu. La multiplication d’hypothétiques contacts avec un défunt peut clairement empêcher la personne en deuil d’avancer et de réinvestir sa vie. Elle n’est plus ancrée dans la réalité. D’ailleurs, les médiums de qualité refusent cette régularité, et n’acceptent qu’une, voire deux consultations par an au maximum avec une même personne. C’est même, je dirais, un gage d’honnêteté. 



    Comment désaccoutumer une personne obsédée par ce lien ?


    S’il y a contact effectif avec l’au-delà, et si l’au-delà existe, on peut imaginer que les défunts ont autre chose à faire que d’être sans cesse solliciter par la personne en deuil. Cela doit fortement les perturber et empêcher leur développement personnel.
    Je prends souvent l’exemple d’un enfant qui va partir étudier à l’autre bout du monde et que sa mère va, toutes les cinq minutes, vouloir contacter par téléphone, par mails, par sms, il sera alors impossible pour l’enfant de vivre sereinement et de grandir. 
    C’est cette image-là que j’essaie de véhiculer. Si cette obsession perdure, il faudra alors envisager un travail psychologique sur l’attachement.

     

    Source :  INREES

     

                      

     

     

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  • Ce blog s'adresse à ceux qui s'interrogent sur l'après, la mort, le grand départ. Je fais partie de ceux qui sont morts et sont revenus. Depuis cette expérience, mon appréhension du monde, de l'univers de la réalité est bouleversé.
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