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L'après, l'ici et maintenant
24 novembre 2012

L'Homme qui promet l'immortalité

                                     Les chercheurs de Montpellier ont « rajeuni » des cellules centenaires./Photo d'illustration AFP. () 

                                    Photo AFP

 

 (cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Pour son numéro du 2 juin, Le Point avait choisi un titre accrocheur : « L’homme qui promet l’immortalité ».
Voilà un thème qui ne peut laisser indifférent, et l’on en comprend facilement l’attrait pour un scientifique. Creuser dans les mystères de la Création pour chercher à comprendre, est une activité fascinante, dans toutes les disciplines.
Par contre, très vite, arrive cette question : immortalité, pour quoi faire ? Ne serait-il pas préférable de chercher à améliorer la vie de tant d’hommes et de femmes sur terre qui connaissent la misère, la souffrance, plutôt que de vouloir prolonger la nôtre de quelques années, voire dizaines d’années ? A quoi cela servirait-il, sinon reculer un peu le moment où il faut se diriger vers… (C’est là que commence la vraie démarche !)

Cet article a servi de point de départ au Père Antoine-Louis de Laigue, pour une homélie qui nous invite à méditer sur un thème passionnant que l’on pourrait intituler «Immortalité ou Vie Eternelle ? » Le texte est téléchargeable sur le site de Notre-Dame de Grâce, en cliquant ICI. Si vous avez entendu cette homélie, cela vous donnera la possibilité de vous la remettre en mémoire. Et dans le cas contraire, vous ne regretterez pas de la lire puis de réfléchir à « la vraie destinée humaine. »

 

Blog de Jean-Michel Touche

 

 

                         

 

 

 

 

 

                                  

 

Plus besoin de pierre philosophale ou de se faire mordre par un vampire, l’immortalité devrait être accessible à tous d’ici une vingtaine d’année.

 

C’est en tout cas ce que pense Ray Kurzweil, un informaticien, théoricien majeur du transhumanisme et de la Singularité, futurologue et prospectiviste. Selon lui, le monde sera totalement méconnaissable d’ici 20 ans.

« D’autres scientifiques et moi-même croyons que d’ici une vingtaine d’années nous aurons les moyens de reprogrammer l’âge de votre corps, nous pourrons arrêter le vieillissement et même faire marche arrière. Grâce à la nanotechnologie nous pourrons vivre pour toujours. Des nanobots remplaceront les cellules sanguines et feront leurs travail de manière beaucoup plus efficace », a-t-il confié au Sun .

Kurzweil, qui compte parmi ses admirateurs Bill Gates et Bill Clinton, fait également d’autres prévisions. Pour lui, les nanotechnologies permettront même de remplacer toute une série d’organes vitaux par des organes artificiels.

D’ici 20 à 25 ans, nous serons en mesure de faire un sprint pendant 25 minutes sans reprendre notre souffle ou de faire de la plongée pendant 4 heures sans oxygène.

Des prévisions qui ne seraient pas si absurde selon l’informaticien puisque pour lui les progrès technologiques évoluent à une vitesse exponentielle. « Les technologies ne font pas juste partie de l’imaginaire » raconte-t-il.

« Nos téléphones exécutent maintenant des tâches que nous n’aurions pas rêvé il y a 20 ans. Quand j’étais étudiant en 1965, un ordinateur coûtait 7 millions de livres et il était énorme ! »

 

           image

 

Kurzweil conclut : « nous pouvons nous attendre prochainement à un monde où les gens deviennent des cyborgs, avec des prothèses et des organes artificiels ».

Publié le 20.07.2012 à 13:28

 

 

  

L’HOMME QUI PROMET L’IMMORTALITÉ

 

(Ecriture de l’homélie du dimanche 6 juin 2011, messe de 11h00)

L’homme qui promet l’immortalité

Un hebdomadaire propose cette semaine une couverture attirante. A côté d’un visage aux cheveux argentés, on lit en effet que l’on va découvrir « l’homme qui promet l’immortalité ». Il est probable en plus que les parisiens n’ont pas échappé à cette bonne nouvelle, les kiosques mettant en valeur l’information par des affichettes. Voilà donc, en tout cas, un titre alléchant.

Je me suis cependant demandé ce que pouvaient avoir dans l’esprit ceux qui ont composé la couverture et choisi les mots. Sur quels ressorts comptaient-ils agir pour provoquer la curiosité des lecteurs potentiels et leur donner envie d’acheter le numéro. Etait-ce l’idée d’offrir enfin une bonne nouvelle, dans un monde si secoué, d’allumer une espérance, dans des cœurs incertains ? Et je me suis aussi demandé ce que les lecteurs pouvaient penser en voyant un tel titre. Y croiraient-ils, impatients de découvrir le dossier annoncé de si belle manière ? Sans y croire, iraient-ils tout de même jeter un coup d’œil, pour le cas où ce serait sérieux ?

J’ai ouvert et vu que le titre intérieur du dossier mettait une sourdine à l’éclat originel. Il s’agissait en fait de l’homme qui avait trouvé « le secret de la longévité ». Il est vrai que le titre de couverture portait une mention, discrète au point d’échapper à un regard distrait : « ou presque ». Ce que l’on appelle un bémol. Le dossier était consacré aux progrès des sciences et présentait les portraits de différents scientifiques « qui vont changer notre vie ». La vedette était ce professeur, spécialiste en génétique moléculaire, dont la « découverte extraordinaire » portait sur une bactérie capable de se reconstituer elle-même, de « ressusciter » en quelque sorte après avoir été soumise à des radiations destructrices. Cette découverte pourrait être appliquée à l’être humain, mais il reste beaucoup de questions encore.

Mon idée n’est pas de dénigrer les recherches menées par les savants, ces recherches qui mettent en évidence de manière toujours plus fine les étonnantes merveilles d’une création qu’ils n’ont pas créée mais qu’ils peuvent ainsi scruter. Le premier étonnement porte d’ailleurs sur la découverte que, dans l’immensité de la création, l’homme puisse s’étonner de trouver des espèces qui présentent une longévité plus grande que la sienne propre. Mais le second porte aussi sur ce que l’on fait dire aux savants, aux scientifiques devrait-on dire, sur ce qu’ils envisagent eux-mêmes, sur ces enthousiasmes qui font prendre pour réelles des hypothèses de travail, sur les conceptions hâtivement exprimées.

Car je me suis aussi demandé ce que pouvait bien recouvrir la notion d’immortalité, qui puisse rendre le mot si merveilleux et la chose si désirable. Immortalité de l’homme, de l’homme tel qu’il est, allongement, étirement de sa vie biologique. Mais en quoi est-ce un objectif désirable ? Que l’espérance de vie des Occidentaux croisse, cela est un fait, dont on ne connaît pas toutes les raisons. Qu’il faille vouloir cet allongement pour lui-même, c’est un rêve qu’il faut peut-être considérer avec circonspection. Si c’est pour demeurer sous le regard de la mort redoutée, pourquoi imaginer victoire ce qui n’est qu’illusoire délais ? Et si, en plus, c’est pour demeurer un peu plus longtemps face à la violence qui défigure l’être humain, est-ce vraiment un projet ? N’est ce pas plutôt la prolongation d’un retour sur soi de l’homme, qui finira par crever d’une progressive asphyxie spirituelle à l’âge de 150 ans, et même plus tôt ? Ces recherches n’appellent-elle pas à chercher plus profondément ?L’homme qui donne la vie éternelle

Les hasards du calendrier placent sous nos yeux la couverture de cet hebdomadaire tandis que nos oreilles viennent d’entendre quelques versets de la prière sacerdotale de Jésus, dans l’évangile selon S. Jean. Nous découvrons deux univers, ou, plus exactement, nous découvrons deux registres de connaissance de la vie, deux niveaux d’accès à la profondeur du réel. Le niveau évangélique, si l’on peut dire, n’est pas contraire au niveau scientifique, mais il nous entraîne à regarder avec plus d’acuité notre vie humaine. Qu’entendons-nous ?

D’abord ceci. Dans sa prière au Père, Jésus rappelle l’autorité qu’il a reçue de lui sur toute chair. Le mot grec traduit par autorité exprime à la fois le pouvoir et la liberté d’accomplir une action. Cette autorité est souveraine et créatrice, puisqu’elle s’exerce sur toute chair. Nous sommes ainsi, une fois encore, placé devant Jésus et l’affirmation de l’absolu de sa personne, si l’on peut dire. C’est ici une autre façon d’entendre à nouveau : Je suis la Voie, la Vérité et la Vie. Notre intelligence se heurte à ce qu’elle pourrait estimer prétention. Mais, de deux choses l’une : Ou cet homme est fou, ou cet homme dit vrai. Il n’y a pas de moyen terme. Et, d’évidence, il ne nourrit pas le projet d’une domination de l’humanité, comme on le voit dans des œuvres de fiction où savants et financiers poussent leurs feux pour conquérir la terre et y imposer leur vision du bonheur. Cela se termine d’ailleurs mal pour tout le monde. Et d’évidence aussi, deux mille ans plus tard, il continue d’inspirer action et réflexion tout en laissant ses disciples s’interroger sur la manière dont il exerce cette autorité. Nous n’avons pas la photo de cet homme, mais nous percevons qu’il fait appel à la liberté de chacun : Pour vous, qui suis-je ?

Ensuite, Jésus, au cœur de sa prière, indique l’action qu’il reçoit d’accomplir : Donner la vie éternelle. S’il peut la donner, c’est qu’il la possède, et qu’il la possède en propre, au point de pouvoir en disposer. Qu’est-ce qu’un mortel qui donnerait l’immortalité ? Mortel, comment peut-il communiquer ce qu’il ne possède pas ? Mais ici, ce n’est pas l’immortalité dont il est question, il est question de vie, et de vie éternelle.

En nommant cette vie « éternelle », on peut la comprendre comme l’opposée de la vie « mortelle », comme une vie qui ne finirait pas. Or, nous ne savons pas, nous, ce qu’est « la vie éternelle », parce que c’est la vie même de Dieu. Dieu est bien à l’origine de la vie terrestre, mais la vie terrestre n’est pas une prolongation déficiente de l’éternelle, elle est autre, de toute façon, et la vie éternelle n’est pas la prolongation valorisée de la terrestre, elle est autre, absolument. Par conséquent, la vie éternelle que veut communiquer Jésus à l’humanité est sa propre vie de Fils, la vie divine, et il veut la communiquer de l’intérieur de l’humanité. Jésus veut donner la Vie à ce qui est en dépourvu, pas simplement l’immortalité, qui est caractérisée négativement, comme absence de mort.

Enfin, cette vie éternelle nous est révélée pour ce qu’elle est, divine. Elle est connaissance du Père et du Fils, dit Jésus. Ce qui est ici indiqué n’est pas de l’ordre du biologique ni non plus de l’ordre intellectuel. Cette connaissance n’appartient pas au registre de l’information ou de la connaissance extérieure d’une réalité. On peut en effet connaître le fonctionnement biologique du corps humain ou des cellules du vivant, on peut connaître les mécanismes psychologiques individuels et collectifs, on peut même connaître quelqu’un selon divers points de vue : on demeure extérieur à la réalité observée et manipulée, cette réalité observée et manipulée n’a pas d’incidence décisive sur notre être.

La connaissance dont parle Jésus est intérieure, elle appartient au registre de l’amour, elle est communion, et communion dans une Vie communiquée. La savoir, sur la réalité et même sur Dieu, ne sauve pas, ne donne pas la Vie, tout simplement parce qu’il ne touche pas notre corps et notre esprit. Le savoir est important bien sûr, mais il ne suffit pas à l’homme de savoir pour être transformé. Or il sait qu’il a besoin d’être transformé, d’accéder à la plénitude de sa vie et de son identité, d’être libéré

de ce qui le défigure et fait obstacle à sa joie. Miser seulement sur la capacité humaine à agir sur les composants corporels de la personne humaine ne répond pas vraiment aux questions essentielles du sens et de la destinée humaine.

Entre les deux le cœur balance

Entre l’homme qui promet l’immortalité, ou presque, et celui donne la Vie éternelle, notre cœur balance peut-être. Le « divertissement », selon la définition de Pascal, prend des formes variées : il y a une manière de parler de l’homme et de ses capacités, une manière d’entretenir ses rêves, une manière d’attirer son désir, qui le détourne simplement de l’essentiel, cet essentiel qui porte tout, y compris la puissance relative de l’homme. Le rapprochement de ces deux hommes nous renvoie au cœur de la foi chrétienne, et de la fierté paisible d’être chrétien, il incite à nouveau à choisir en qui l’on veut mettre son espérance pour que la vie présente se laisse déjà irriguer par la Vie éternelle.

 

Ab. Antoine Louis de Laigue Notre-Dame de Grâce de Passy 7 juin 2011.

 

 

 

 

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  • Ce blog s'adresse à ceux qui s'interrogent sur l'après, la mort, le grand départ. Je fais partie de ceux qui sont morts et sont revenus. Depuis cette expérience, mon appréhension du monde, de l'univers de la réalité est bouleversé.
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