Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'après, l'ici et maintenant
28 novembre 2013

Catherine Ringer, l'amour ne meurt jamais

 S'il y a une question à poser à... (PHOTO DE COURTOISIE, Renaud Corlouer)

Catherine Ringer poursuit sa route après Rita Mitsouko et son disque « Ring n'Roll » est une grande réussite./Photo Renaud Corlouer

 

 

 

Catherine Ringer s'est livrée au Parisien. C'était sa première intervention depuis la mort de Fred Chichin le 28 novembre 2007. Elle brise ce silence pour parler de sa peine, mais aussi pour dire qu'elle ne s'attendait pas à ce que fred parte si vite. "Franchement, je ne pensais pas qu'il allait mourir. Je croyais que c'était juste un moment d'épuisement. Il avait eu une hépatite C et avait suivi un traitement assez lourd entre 2001 et 2003. Après, il s'était remis à travailler comme un fou".

Catherine Ringer et Fred Chichin ont eu trois enfants ensemble, Ginger, Simone et Raoul.

 

 

 


Plus d'informations sur:
http://www.ritamitsouko.com/



 Catherine Ringer sort son premier album. Barrée, intense, primesautière, inventive, émouvante aussi lorsqu'elle rend hommage à son homme ...
 
 
 

 

 

 

Catherine Ringer « Fred aurait été fier de moi »

 

 

 

Catherine RingerDR

 

   

La chanteuse des Rita Mitsouko poursuit sa route en solo, un hymne à la vie et un hommage à son compagnon disparu.

  

Avez-vous été surprise de l’accueil qu’a reçu « Ring N’Roll » à sa sortie au printemps dernier ?

Je ne savais pas à quoi m’attendre, mais l’accueil a été chaleureux, les critiques bonnes. J’étais très contente. Je suis en tournée depuis la sortie du disque, et retrouver le public après la disparition de Fred a un côté émouvant : je suis là quand même, les gens aussi, les chansons de Rita continuent à vivre, même si leur interprétation sans lui nécessite une approche différente…

 

Sur scène sans Fred, c’est un nouveau défi ?

Non, parce que je faisais de la scène avant de le rencontrer en 1979, et j’ai fait d’autres choses sans lui de temps en temps après. Fred, qui préférait être en studio, me proposait d’ailleurs parfois de partir en tournée sans lui, avec un autre guitariste : je ne voulais pas, mais ça n’avait pas l’air de l’affoler.

 

« Ring N’Roll », qui respire la joie de vivre et d’aimer, est-il un acte de résilience ? Une catharsis ?

Sûrement un peu tout ça. C’est un album tourné vers la vie. C’est aussi une continuation de ce que nous avons fait ensemble, Fred et moi.

 

A-t-il fallu un événement ou une rencontre pour vous aider à surmonter sa disparition ?

Je ne l’ai pas vraiment surmontée pour l’instant. J’ai continué à faire de la scène, à voir des musiciens, qui m’ont encouragée à ne pas me laisser aller dans la tristesse et l’enfermement. Quand j’ai recommencé à faire un peu de musique, je me suis rendu compte que c’était bien, que ça valait le coup de continuer. Fred aurait été fier de moi, que je ne me laisse pas aller, que je prenne ma vie en main…

 

Plusieurs chansons sont comme des déclarations à Fred : c’est aussi une manière de continuer à faire vivre votre couple et duo ?

 

 

Surtout Mahler, évidemment. J’ai un peu hésité à l’enregistrer, mais je me suis dit que c’était beau, qu’il fallait oser. Je ne savais pas par quoi accompagner ce texte, j’ai pris cette musique qu’on aimait tous les deux (NDLR : le thème du troisième mouvement de la cinquième symphonie de Gustav Mahler), parce que l’absence de Fred était d’autant plus criante à ce moment-là. J’aime ces harmonies étranges, ce côté très romantique. Par contre, Rendez-vous, la dernière chanson, que l’on pourrait aussi lui croire dédiée, je l’avais écrite dix ans avant sa mort, avec Coba, un accordéoniste japonais, qui m’avait demandé de l’écrire et de la chanter. Elle n’était sortie qu’au Japon. Je me suis dit que ça valait le coup qu’elle soit sur cet album, qu’elle avait un rapport avec la situation que je vis aujourd’hui.

 

Parvenez-vous à chanter « Mahler » (malheur) sur scène ?

C’est intense. Je chante cette chanson en fonction du contexte : si c’est un festival, avec juste quelques chansons, je ne la retiens pas.

 

Écrire pour la première fois des chansons sans Fred, était-ce difficile ?

On a toujours travaillé la musique à deux : c’était donc plutôt un rééquilibrage, avant tout le fait d’accepter cette situation nouvelle. Avec Fred, la répartition du travail dépendait des chansons : parfois j’écrivais les paroles une fois la musique terminée, parfois Fred composait seul la musique et j’arrivais pour les paroles, parfois j’écrivais paroles et musiques et on arrangeait le tout ensemble, parfois je n’avais aucune idée de paroles et il me suggérait d’écrire sur tel ou tel sujet… C’est resté assez aléatoire au fil des années. Pour Ring N’Roll, j’ai eu à cœur de travailler seule et de voir ce que cela donnait. Je joue un peu de tous les instruments, pas forcément très bien mais suffisamment pour composer et enregistrer. J’ai été un peu plus loin dans l’expérimentation, et ça m’a bien plu.

 

Ça vous a donné envie de rempiler pour vingt années supplémentaires…

La scène, je pense que c’est un métier que je ferai toujours. Mais pour écrire des chansons, l’inspiration peut se tarir, il faut en être conscient. Je ne voudrais pas sortir de mauvaises chansons.

 

Y a-t-il eu des périodes, par le passé, où vous aviez ce sentiment d’avoir perdu l’inspiration ?

Oui, il y a eu des périodes où Fred et moi nous ne sortions pas grand-chose, ou rien de franchement bien. Du coup, on arrêtait un peu. Ça va, ça vient…

 

Les Rita, c’était la vitalité, la couleur, l’extravagance, un style emblématique des années 80 : était-ce facile de vieillir en partant de là, après avoir chanté « C’est comme ça » et « Marcia Baïla » ?

 

  

 

Ce n’est pas dur de vieillir. Ce qui est difficile, c’est de ne pas se scléroser. Être vivant, c’est l’essentiel. Et avancer en âge, je trouve ça plutôt chouette : la vie continue de réserver beaucoup de belles choses. Je ne regrette pas la jeunesse.

Propos recueillis par Olivier Brégeard

 

 

 Artiste Feminine de l'Année aux Victoires de la Musique 2

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
L'après, l'ici et maintenant
  • Ce blog s'adresse à ceux qui s'interrogent sur l'après, la mort, le grand départ. Je fais partie de ceux qui sont morts et sont revenus. Depuis cette expérience, mon appréhension du monde, de l'univers de la réalité est bouleversé.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité