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L'après, l'ici et maintenant
5 octobre 2014

Aime ton prochain comme toi-même

Noa revisite son répertoire en format symphonique le 28 février au Théâtre du Châtelet.
© Ronen Akerman

 © Ronen Akerman

 

 

Noa

 

Révélée au public en 1997 alors qu’elle endossait le rôle d’Esméralda dans la comédie musicale « Notre Dame de Paris », la chanteuse israélo-américaine Noa a enthousiasmé le monde entier avec sa voix sublime et puissante. Chanteuse engagée et femme de cœur, Noa est ambassadrice de bonne volonté de l’ONU contre la faim. Depuis 20 ans, elle véhicule un message d’espoir au travers de sa world musique qui reflète ses origines yéménites et ses influences jazz, rock ou pop. 

 

 

 

Aime ton prochain comme toi-même

 

<< Je sais que cette phrase peut sembler banale et évidente. Mais, si nous regardons autour de nous, nous trouverons bien moins de manifestations d'empathie,de solidarité ou de compassion que d'envies et d'égoïsme. A l'ère du moi, vouloir prendre soin de l'autre, surtout s'il est différent et moins privilégié que nous, c'est risquer de passer pour faible, pathétique... Je ne suis absolument pas religieuse, mais, à mon sens, cette phrase condence ce qu'il y a de meilleur dans toutes les spiritualités. Je m'efforce de conduire ma vie dans sa lumière : d'abord avec ma famille et ma communauté, puis dans mes engagements auprès des enfants, des femmes, des immigrés et de toutes les minorités. Mais, surtout, cette phrase mène ma quête pour générer le dialogue et la réconciliation au sein de mon pays, Israël. La paix ne sera possible que le jour où chacun de nous intègrera vraiment ce que signifie aimer l'autre comme s'il était son propre frère, sa propre soeur, qu'elles que soient sa race et sa religion : du fait même de son humanité. >>

 

Propos recueillis par Anne-Laure Gannac

 

 

 

 

 

 

Noa nous reçoit chaleureusement, entourée de son équipe et de son fidèle complice, Gil Dor. La silhouette fluette de la chanteuse contraste avec sa forte volonté, qui la pousse à explorer de multiples ressources musicales. Son nouvel album, Classic Noa, en est un parfait éventail. Il regorge d’émotions bariolées et d’une nostalgie, qui prend racine en Israël ou en Italie. Le tout fabuleusement orchestré par de nombreux musiciens. Rencontre avec une bella sabra.

 

  

En ouverture de votre dernier album, Classic Noa, vous citez le poè Tchernichovsky : << L'âme de l'homme n'est que l'empreinte du paysage de son enfance. >> Comment la vôtre vous a-t-elle façonnée ?

J’ai fait très tôt l’expérience de la diversité, puisque ma famille a déménagé d’Israël vers les Etats-Unis. Impossible d’avoir un esprit étroit lorsqu’on grandit à New York, entre des grands-parents yéménites, des ashkénazes, des juifs et des non-juifs. La découverte du rock et de la pop des sixties a été jubilatoire. Le fait de baigner dans des musiques cosmopolites a eu un grand impact sur mon futur travail. Petite fille, j’étais si introvertie que je vivais dans les livres. La rébellion est venue à adolescence, lorsque j’ai suivi mon amoureux en Israël !

 

 

Quel est votre regard sur la musique israélienne, à laquelle vous rendez hommage ?

Le premier CD de ce triptyque va de 1930 à 1980. Il se veut le reflet de l’Etat d’Israël cherchant son identité. Un Etat qui donne naissance à une nouvelle langue, issue de la Bible. Dire que ce sont les poètes qui ont rendu l’hébreu si vivant. Les chansons de cette époque témoignent de la pluralité et des challenges de vie des Israéliens : la guerre, l’immigration, les kibboutzims et l’envie de fonder une nouvelle identité. Il y a quelque chose d’unique dans cet esprit, désireux de bâtir une société inédite. Notre judéité est notre culture. Ces ballades classiques font partie du cœur des Israéliens, alors il m’est important de les partager à l’extérieur du pays. On me qualifie de « drôle d’oiseau », tant je ne suis pas dans la stratégie, mais dans l’envie de faire plaisir.

 

 

Qu'en est-il de la musique classique qui nourrit votre album ?

Mon enfance n’a pas été marquée par l’écoute du répertoire classique, mais cette musique est juste merveilleuse. La fusion avec un orchestre symphonique a permis à mon acolyte, Gil Dor, d’imaginer une variété de sons qui embrasse toutes les couleurs de l’arc-en-ciel et enrichit profondément mes chansons. Elles se prêtent aussi, tout naturellement, à une association avec le Solis String Quartet. De par leur façon unique de jouer, il les intégrer à notre univers.

 

 

Un univers où la terre d'Israël reste très présente. Pensez-vous que la chanson << shalom shalom >> prendra un jour corps dans la réalité ?

En tant que rêveuse, je ne peux qu’espérer que mon pays parvienne à une résolution de paix. La peur anime tellement notre quotidien, qu’il est parfois difficile d’y respirer. C’est si dur d’avoir constamment une Epée de Damoclès au-dessus de sa tête. Comment ne pas espérer pouvoir vivre normalement ? J’avoue avoir parfois du mal à rester optimiste… Mon rêve consiste non seulement à assister à cette concrétisation, mais aussi à pouvoir chanter lors de la signature des accords de paix.

 

 

 

 

  

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  • Ce blog s'adresse à ceux qui s'interrogent sur l'après, la mort, le grand départ. Je fais partie de ceux qui sont morts et sont revenus. Depuis cette expérience, mon appréhension du monde, de l'univers de la réalité est bouleversé.
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