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L'après, l'ici et maintenant
6 septembre 2013

L'avion au 21e siècle

 

 

avion de chasse

 

 

Faut-il avoir peur de l'avion au 21e siècle ?

 

 

Avions de ligne pour données météorologiques

 

 

 

Chaque semaine, une trentaine d’incidents graves font passer les passagers trop près du crash : panne moteurs, début d’incendies, sortie de piste, perte de contrôle en vol… Qui sont les responsables ? Dans son enquête, François Nénin lève le voile sur des pratiques douteuses qui mettent les voyageurs en danger et nous livre des révélations inquiétantes sur les dérives de certains acteurs de ce secteur en pleine crise. Pilotes en burn out, drogue et alcool chez le personnel navigant, trafic de pièces de contrefaçon, avions mal entretenus… Face à cette situation, l’usager est souvent sans recours, montant en aveugle dans des avions de compagnies à risques, à bord desquels le voyage peut à tout moment virer au cauchemar. Ces avions qui nous font peur tire la sonnette d’alarme et dénonce, en s’appuyant sur des exemples et des témoignages inédits, ces dérapages aux effets parfois meurtriers.

 

 

 

 

Atlantico : Dans votre dernier ouvrage, "Ces avions qui nous font peur", vous dressez un état des lieux inquiétant de la situation du transport aérien. L'avion est pourtant souvent présenté comme le moyen de transport le plus sûr. Selon vous, est-ce une affirmation exacte ?

François Nénin : absolument pas. Les lobbies de l'aérien qui répètent depuis des années ce slogan oublient de dire qu'en Europe, le niveau de sureté de l'avion est a égalité avec le train et dans le monde, bien qu'il n'y ait pas de statistiques officielles pour les accidents ferroviaires, chacun peut se rendre compte que les 90 accidents d'avion annuels sont bien au-dessus du nombre d'accidents de train. Par ailleurs, ces mêmes lobbies qui communiquent en parlant avec indécence d'un faible nombre de morts annuels - entre 400 et 700 selon les années - se gardent bien de donner les chiffres des blessés. Autre tromperie : les chiffres officiels de l'association IATA*, qui regroupe les 283 plus grandes compagnies, se basent sur les accidents d'avions de conception occidentale, ce qui exclut de facto les appareils construits par l'ex URSS, comme les Tupolev et les Iliouchine, qui enregistrent des taux d'accidents sans commune mesure avec les Boeing, les Airbus et les Embraer. 

En réalité, ces lobbies, pour rassurer les passagers, extrapolent grossièrement les statistiques lorsqu'ils prétendent qu'il faudrait prendre un avion tous les jours pendant 14 000 ans pour avoir un accident.

Chacun sait que l'on peut manipuler des données brutes pour leur faire dire n'importe quoi. Prendre comme base une personne qui serait seule dans un avion pendant cette période est une manipulation. Pour que cette statistique soit réaliste, il faudrait au moins prendre un avion avec un taux moyen de remplissage de 70%. Le problème est que cette manipulation est relayée par beaucoup de médias. 

 

Quels sont les critères à prendre en compte afin de voyager en avion en plus grande sécurité ?

Tout d'abord, une démarche basique : vérifier que la compagnie n'est pas inscrite sur la liste noire européenne. Attention, cette liste n'est pas exhaustive. Ensuite, "googeliser" la compagnie pour voir si elle n'a pas une accidentologie élevée ou des incidents récurrents. Il existe des sites sur lequel on peut se renseigner, comme celui que nous animons bénévolement : securvol.fr

 

La crise que traverse le secteur du transport aérien constitue-t-elle une menace pour les passagers ?

Bien sûr ! Les variables d'ajustement, ce sont la maintenance, le repos des équipages, leur niveau de formation et leur entraînement. L'avion est un moyen de transport coûteux en raison de la masse salariale, des coûts d'exploitation et de maintenance et du kérosène. Il y a une quinzaine d'années, on a fait croire aux passagers que l'on pouvait aller en vacances avec un billet d'avion coûtant moins cher que le taxi pour se rendre à l'aéroport. Mais les passagers peuvent payer très cher cette baisse de prix : leur vie est mise en danger.

 

Est-ce un secteur où tout est permis ?

Au terme de cette enquête, je révèle un secteur totalement vérolé par la corruption, la vendetta vis-à-vis de ceux qui ont le courage de dénoncer les manquements à la sécurité et le trucage des enquêtes sur les crashs. J'ai recueilli le témoignage d'un juge d'instruction français, le juge Germain Sengelin, un juge intègre, qui raconte les pressions qu'il a subies de la part de l'État lors de l'enquête sur le crash d'Habsheim.

 

Le prix est un élément primordial dans le choix d'une compagnie. Voyage-t-on autant en sécurité via une compagnie low-cost que sur les compagnies traditionnelles ?

Certaines compagnies low-cost n'hésitent pas à pousser les commandants de bord à rogner sur la marge de sécurité liée à l'import de kérosène.

Peser moins lourd pour consommer moins est une équation à risque qui peut entraîner l'impossibilité de se dérouter à l'arrivée en cas de problème. Des compagnies sont tellement au bord du gouffre financier que les pilotes de l'une d'elles n'avaient pas hésité à racketter des passagers pour payer le kérosène ! D'autres n'hésitent pas a faire dormir leurs "pilotes sdf" dans les aérogares ou des caravanes, comme je le raconte dans mon livre.

Ceci dit, certaines compagnies low-cost sont très sérieuses.

 

Quels sont les critères à prendre en compte afin de voyager en avion en plus grande sécurité ?

Tout d'abord, une démarche basique : vérifier que la compagnie n'est pas inscrite sur la liste noire européenne. Attention, cette liste n'est pas exhaustive. Ensuite,  "googeliser" la compagnie pour voir si elle n'a pas une accidentologie élevée ou des incidents récurrents. Il existe des sites sur lequel on peut se renseigner, comme celui que nous animons bénévolement : securvol.fr

 

Prendre L'avion va-t-il être plus sûr à l'avenir ? Comment le secteur du transport aérien va évoluer ?

Je raconte dans mon enquête les projets complètement fous qui se préparent a Bruxelles : réduction drastique des temps de repos des pilotes, pilotage à un seul pilote sur le court courrier, pilotage depuis le sol. Mais le plus grand risque ne réside pas dans la recherche technologique, car de toute façon peu de passagers accepteront de monter dans un avion piloté depuis le sol - que des pirates pourront éventuellement hacker -  mais dans les trouvailles des financiers qui pilotent avant tout des modèles économiques et rivalisent d'imagination pour réduire les coûts, au détriment de notre sécurité.

 

 

 International Air Transport Association

En savoir plus sur http://www.atlantico.fr/decryptage/faut-avoir-peur-avion-au-21e-siecle-francois-nenin-711764.html#VH4U4imvzvK5PaVO.99

 

 

  

 

François Nénin

François Nénin

Est journaliste d'investigation spécialiste de l'aérien. Il vient de publier "Ces avions qui nous font peur" aux Editions Flammarion. Collaborateur du magazine Marianne, il a réalisé le film "Air France la chute libre" pour l'émission Special Investigation de Canal Plus. Par ailleurs, il a écrit "Transport aérien le dossier noir" en 2006 (Privé) et "Crashs aériens, ce qu'on nous cache" en 2007 (Privé). Il a créé le site bénévole securvol.fr pour combler le manque d'informations sur les compagnies.

 

 

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DETACHEZ VOS CEINTURES !

Pressions et menaces sur des pilotes, maintenance négligée, contrôles quasi inexistants, détournements de fonds, affairistes à la tête de certaines  compagnies : les auteurs ont enquêté pendant un an pour mettre au jour cette réalité du transport aérien et pointer du doigt la chaîne des responsabilités. Grâce aux contacts qu’ils ont pu nouer à l’intérieur même des compagnies, ils révèlent, documents confidentiels et témoignages inédits à l’appui, des faits de mise en danger de la vie d’autrui. Parfois sans le savoir, les passagers échappent de justesse à l’accident. Et lorsqu’il se produit, la quête de vérité de leurs familles se heurte à de puissantes réalités économiques.
Le crash du Concorde de juillet 2000, lui, avait été prévu par le Conseil de Sécurité américain des Transports. Au même moment, la compagnie AOM était pillée de ses actifs avec des méthodes douteuses. Quant à ceux qui décident de rompre la loi du silence, leur vie est brisée, comme ce pilote d’Air France devenu clochard après avoir fait des révélations sur les accidents des Airbus. Les auteurs ont aussi mis au jour d’inquiétantes dérives à Air France, l’ex compagnie nationale. Enfin, ils ont pu constater, depuis un cockpit, les carences incroyables des systèmes de contrôle. Comme ils l’avaient annoncé un an avant « l’été pourri » de 2005, les crashs vont continuer. Pourtant, ces accidents n’ont rien d’une fatalité…
                  
François Nénin est journaliste, ancien  chef de rubriques « Transports et Tourisme » à 60 Millions de Consommateurs.
Henri Marnet-Cornus, président de l’association de sécurité aérienne  Safety First, est un ancien commandant de bord d’Air Lib. Il présente à la fin de l'ouvrage un chapitre consacré à son "retour d'expérience".

 

 

 

 

  

 

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