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L'après, l'ici et maintenant
5 décembre 2013

Louis XIII le 5 décembre 1637

5 décembre 1637. Après 22 ans de mariage, Louis XIII parvient enfin à engrosser Anne d'Autriche. 

 

 

5 décembre 1637

Après 22 ans de mariage, Louis XIII

parvient enfin à engrosser

Anne d'Autriche.

 

 

La naissance du Roi-Soleil tient du miracle. Après avoir boudé 13 ans le lit d'Anne d'Autriche, Louis XIII se remet au taf.

 

 

C'est incompréhensible ! Comment peut-on avoir la libido d'un poisson rouge quand on est le fils du Vert-Galant (Henri IV) et le père de Louis XIV ? C'est pourtant le cas de ce pauvre Louis XIII, qui préfère nettement la chasse au renard à la chasse à la marquise... Chut, ne le répétez pas, mais certains le soupçonnent d'être un gay contrarié. Vingt-deux ans après son mariage avec Anne d'Autriche, Louis XIII, 36 ans, n'a toujours pas d'enfant. La France est inquiète. Il faut un héritier. Par trois fois, Anne d'Autriche, 36 ans, a avorté. Depuis quelques années, elle a beau se traîner dans toutes les églises de Paris pour implorer le seigneur d'accoucher d'un fils en bonne santé, celui-ci fait la sourde oreille.

Elle a d'autant peu de chances de tomber grosse que le roi la bat froid depuis 13 ans. Il préfère courir le cerf dans ses forêts plutôt que de sonner l'hallali dans le lit de la reine. Il faudrait donc un miracle pour qu'Anne d'Autriche enfante. Or ce miracle survient le 5 décembre 1637, quand, à la surprise de toute la cour, le roi et la reine jouent à "Papa, maman, touche-moi la zigounette", au Louvre. Ce matin-là, après avoir séjourné plusieurs jours dans son petit château de Versailles, Louis XIII décide de se rendre à son palais de Saint-Maur. Le temps est horrible. Les nuages roulent furibards dans le ciel. Le cortège royal traverse Paris, snobe le Louvre. Le roi préfère faire une halte au monastère de la Visitation, rue Saint-Antoine, pour saluer Louise Angélique Motier de La Fayette, 19 ans.

 

Tentation

 

C'est le petit rayon de soleil de Louis, celle qu'il aime d'un amour tendre et chaste. Ils se sont rencontrés deux ans auparavant lorsqu'elle était de sa présentation à la cour. Elle était douce, timide et ravissante. Le portrait craché de Roselyne Bachelot il y a... 40 ans. Aussitôt, leurs coeurs se sont accordés. Louise Angélique aime son Loulou d'un amour désintéressé. Le sombre cardinal de Richelieu avait voulu faire d'elle son espionne auprès du roi, elle refuse. Cette attirance mutuelle effraie néanmoins la douce jeune fille, à qui Brigitte Lahaie sur RMC a conseillé de ne plus fréquenter d'homme marié. Pour échapper à la tentation, elle veut se faire nonne. Louis tente de la retenir, mais finalement, en mai 1637, elle entre comme novice au couvent de la Visitation. En clair : elle préfère enfiler le voile plutôt que de l'être elle-même. C'est tout à son honneur. Dans son couvent, la bonne petite ne cesse de prier pour la réconciliation du couple royal et la naissance d'un rejeton.

Régulièrement, Louis XIII lui rend visite. C'est donc ce qu'il fait ce fameux 5 décembre. Il espère toujours qu'elle reviendra à la cour. De part et d'autre de la grille qui les sépare, ils échangent quelques douces paroles. Lui : "Et la meuf, t'as pas fini de jouer la neuno ?" Elle : "Espèce de gueudin, retourne dans ton lépa." Mais déjà l'entourage du roi le presse de partir, car l'orage gronde. Les éclairs zèbrent le ciel parisien. Des hallebardes se mettent à tomber. Impossible de poursuivre la route jusqu'à Saint-Maur. Monsieur de Guitaut, capitaine des gardes, convainc son maître que la meilleure des choses à faire est de se replier sur le Louvre. Mais la reine ? Tant pis pour la reine, on ne lui demandera pas son avis. Il n'y avait pourtant pas d'inquiétude à se faire, car celle-ci accueille agréablement son royal époux, lui offrant de partager sa table.

 

Soulagement

 

Après le souper qui se déroule agréablement, Louis XIII suit son épouse dans sa chambre. La décence nous interdit de poursuivre notre récit, mais sachez qu'une zigounette royale, même mollassonne, peut remplir son office quand le destin de la France en dépend. D'autant qu'au même moment Louise Angélique de La Fayette et toutes les nonnes de la Visitation sont en train de prier pour la conception d'un héritier royal. Apparemment, ça marche puisque deux mois plus tard, le 30 janvier 1638, la gazette de Théophraste Renaudot annonce "l'espérance conçue d'une très heureuse nouvelle". La reine est enfin grosse, du futur Louis XIV ! La France soupire de soulagement. Et quand la délivrance s'annonce, fin août, les prières publiques se multiplient dans la capitale pour soutenir la parturiente royale de 37 ans, plus en âge d'être grand-mère que mère à l'époque.

Le dimanche 5 septembre 1638, Anne d'Autriche met au monde un fils, au château de Saint-Germain-en-Laye. Il est baptisé Louis comme papa, et Dieudonné pour remercier Dieu. Le peuple est ravi de voir ses voeux exaucés. Fou de joie, le nouveau papa fait chanter un Te Deum à Saint-Germain à 13 heures le jour même de la naissance, et un deuxième dès le lendemain matin à Notre-Dame de Paris en présence du clergé de la capitale, du corps de la ville et de tous les magistrats. Le soir même, il fait tirer le canon à Paris, les échevins font allumer de multiples feux de joie, les cloches des églises sonnent à toute volée. Le vin coule à flots dans les fontaines publiques. Le lundi est jour chômé avec processions, prières publiques, exposition du Saint-Sacrement. La municipalité offre un feu d'artifice. Le mardi, bis repetita, et le mercredi, ter repetita. "Jamais aucun peuple, dans aucune occasion, n'a montré plus d'allégresse", note Hugo Grotius, un juriste hollandais de passage à Paris. C'est qu'il n'a pas connu Paris le 19 octobre 2011, jour de la naissance de Giulia...

 

Sang étranger

 

Le futur Louis XIV, on ne l'a pas assez dit, est un enfant surdoué puisqu'à l'âge de deux jours il donne ses premières audiences. Plusieurs délégations viennent le complimenter. Le roi est le plus fier des papas, lui qui doutait de ses capacités. À l'ambassadeur de Venise à qui il présente son fiston, il déclare : "Voici un effet miraculeux de la grâce du Seigneur Dieu, car c'est bien ainsi qu'il faut appeler un si bel enfant après mes 22 années de mariage et les 4 malheureux avortements de mon épouse." Il écrit également un billet plein d'enthousiasme à sa tendre Louise Angélique.

Anne d'Autriche, désireuse de tout connaître de son rejeton, consulte plusieurs astronomes-astrologues et autres savants. Le dominicain philosophe Thomas Campanella note le 1er janvier 1639 : "Le dauphin, comme le soleil, par sa chaleur et sa lumière, fera le bonheur de la France et des amis de la France. Déjà, il terre sa neuvième nourrice : elles le fuient toutes, parce qu'il maltraite leurs mamelles." D'autres fouillent parmi les ancêtres du nourrisson pour y trouver des visages exemplaires. C'est ainsi qu'apparaissent Rurik le Viking, Frédéric Barberousse, Charles Quint, Jean de Médicis, Charles le Téméraire, et même le Cid, dont il descendrait "1 575 fois" !

Au petit jeu de passer en revue tous les ancêtres de Louis XIV, on s'aperçoit que dans les veines du plus grand roi français coule surtout du sang étranger. Ô horreur ! Un généalogiste a recensé les 512 ancêtres du roi à la dixième génération. Il y a 43 Allemands, 13 Autrichiens, 36 Slaves, 35 Anglais, 8 Lorrains, 5 Savoyards, 133 Espagnols, 50 Portugais, 41 Italiens et seulement 145 Français.

 

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