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L'après, l'ici et maintenant
15 novembre 2012

Maria Calas, une voix divine

                            

 

                                        Maria Callas 

 

 

          Une voix Divine

 

 

                 

                                  Maria Callas avec Christian Bobin

 

           

                        


 

 Par Jean-Claude St-Louis


Le 2 décembre 1923, Maria Kalogeropoulos, plus connue sous le nom de Maria Callas, naît à New York, de parents d’origine grecque. Toute jeune, Maria est une enfant obèse, solitaire et timide. Malmenée entre une mère autoritaire, avec qui elle a des rapports houleux, et un père volage, Maria n’a que huit ans lorsqu’elle commence à prendre des cours de chant. Le chef d’orchestre Georges Sébastian est surpris lorsqu’on lui présente cette jeune fille obèse et myope, mais après l’avoir écoutée, il lui dit simplement : « Vous avez du talent ! ». Maria lui répond : « Je sais ! »

En 1937, soit à l’âge de 14 ans, Maria se présente à un concours amateur dans une des premières émissions de « The Major Bowes Amateur Hour ». Pour éviter que son père ne la reconnaisse, elle se présente sous un pseudonyme. En effet, le père, Georges, voit d’un très mauvais œil, son ambitieuse épouse Evangelina, pousser l’adolescente vers une carrière de cantatrice.

Cette même année, la mère et la fille quittent New York et s’installent en Grèce, où Evangelina veut offrir à sa fille, la meilleure formation musicale. Après avoir posé les pieds sur le sol grec, Maria se métamorphose. Elle ne cesse de répéter : « Je me sens à présent, entièrement grecque ! » Très sérieuse, elle étudie au Conservatoire royal d’Athènes, auprès d’Elvira de Hidalgo, avec qui elle devient une amie intime.

À mesure que Maria travaille sa voix, celle-ci se révèle comme possédant un caractère unique, car chaque registre est marqué par une tonalité et une puissance particulières. Après avoir débuté dans la Tosca, montée par l’Opéra royal, Maria retourne à New York. Elle passe une audition au Metropolitan Opera, mais n’obtient aucun contrat. Au lieu de faire des débuts insignifiants dans un mauvais rôle au Metropolitan, Maria obtient son premier succès dans La Gioconda, présentée en 1947, aux arènes de Vérone et dirigée par le grand chef Tullio Seraphin, qui devient par la suite, son mentor.

En 1949, un an avant de se produire à la Scala de Milan, Maria épouse Giovani Meneghini, un riche homme d’affaires italien, beaucoup plus âgé qu’elle. Son mari la comble de son amour et de sa fortune, tandis que Maria fait ses premières armes dans des rôles aussi difficiles que celui d’Isolde ou Turandot. La carrière de Maria s’envole lorsqu’elle s’attaque au répertoire du bel canto, dans lequel elle excelle. Elle achève de chanter Brünnhilde dans La Walkyrie à la Fenice de Venise, lorsque la soprano pour Les Puritains de Bellini, tombe malade, Seraphin, son mentor, persuade la direction de laisser Maria assumer le rôle d’Elvira et la jeune femme obtient un triomphe.

Maria entreprend un régime (au détriment de sa voix, selon certains), et devient aussi longiligne que mystérieuse. Elle se sépare de Meneghini, son premier mari, et lui préfère la protection luxueuse de l’armateur grec, Aristote Onassis, malheureusement aussi insensible à l’opéra, que fasciné par la célébrité.

Durant les trente années qui suivent sa première prestation en 1947, Maria Callas se présente sur les plus grandes scènes du monde et insuffle une force de vie inédite aux héroïnes, telle Lucia de Lamermoor. Formée à l’art dramatique par son ami Luchino Visconti, Maria Callas captive tous les publics, grâce à ses talents de tragédienne.

Toujours plus versatile, Maria se lance à l’assaut des tessitures meurtrières de Lady Macbeth et de Médée. Lorsqu’elle se sent incapable de donner le meilleur d’elle-même, elle quitte la scène, comme elle le fait en 1958, en présence du président de la République italienne. Cette même année, lors d’une représentation du Pirate de Bellini, elle adresse un insolent salut fasciste à Ghiringhelli, l’administrateur de la Scala, qui lui avait refusé une saison supplémentaire. Pour se venger, ce dernier fait descendre le rideau alors que Maria reçoit l’hommage d’un public en délire, geste qui provoque un début d’émeute parmi les admirateurs de la diva.

Lorsque sa voix perd de sa souplesse, Maria Callas envisage d’amorcer une seconde carrière et de chanter les rôles de mezzano-soprano. En 1968, bourrée de calmants et enceinte d’Onassis, qui veut la faire avorter, elle supplie l’armateur de l’épouser. Sourd à ses suppliques, Onassis lui annonce froidement son mariage prochain avec Jacqueline Kennedy. Cette rupture la brise, mais c’est surtout la perte de sa voix qui l’anéantit. Rongée par la solitude et incapable de chanter, Maria Callas meurt d’un infarctus, à Paris, à l’âge de 53 ans, le 16 septembre 1977. Elle laisse un héritage inoubliable, soit les enregistrements d’une voix divine.

 

 

                         

 

 

Citations :

« Il vaut mieux être une bonne chanteuse populaire qu’une mauvaise chanteuse d’opéra ! »

 

 

« J’ai joué avec les bornes de ma voix.

Avec mes ressources physiques.

J’ai tout donné aux fanatiques du noble art.

Et je ne regrette rien. Vraiment rien ! »

 

 

 

« Je ne fais pas confiance à la gloire ! »

 

 

 

Quelque temps avant sa mort, elle dit à sa sœur :

« J’ai perdu ma voix...il ne me reste plus qu’à mourir ! »

 

 

Lecture :

La Callas : de l’enfer à l’Olympe : passions et scandales d’un destin grandiose. Martin Monestier, Paris : Le Cherche midi, 2002

La Callas, l’opéra et le souffleur : chroniques folles d’un monde extrême. Philippe Olivier, Paris : Autrement, 2004.

Maria Callas : j’ai vécu d’art, j’ai vécu d’amour. David Lelait, Auvers-sur-Oise : À vue d’oeil, c2003.

Maria Callas : Par delà sa légende. Arianna Stassinopoulos, Paris : Fayard, 1981.

Maria Callas intime, Anne Edwards, Paris : L’Archipel, 2002.

 

 

Dvd & Vidéos :

La Callas... toujours ! Enregistré au Théâtre du Palais Garnier à Paris

Passion Callas, documentaire retraçant la vie de Maria Callas avec extraits des tournées, Gérard Callat.

 

 

Sources :

Barbara Cady. Portraits du XXe siècle : 200 personnalités qui ont marqué leur époque ; traduction de Philippe Beaudoin, Claire Geoffroy et Géraldine Lamblin. Cologne : Könemann, c1999, 416 p. (cote Dewey : 920 C126p)

Edwards, Anne. Maria Callas intime ; traduit de l’anglais par Marie Claude Elsen. Paris : L’Archipel, 2002, 409 p. (cote Dewey : 782.1092 C156e)

 

 

 

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