Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'après, l'ici et maintenant
27 novembre 2012

Paris je t'aime

      

 

     Paris :

pourquoi la ville la plus romantique du monde est aussi une tueuse de couples en série

 

                        

 

Paris, capitale du divorce, ville où le temps du couple est constamment rogné au profit de celui de la famille, du travail, de la détente personnelle. C'est ce que constate l'ouvrage "En famille à Paris".

 

 

                                Saint valentin Paris

 

                                              

Dans une enquête menée auprès de familles à Paris, avec Christophe Giraud, et publiée sous le titre En famille à Paris (A. Colin, novembre 2012), un des résultats les plus surprenants est venue de la plainte quasi systématique de la part des femmes et des hommes, sur le temps trop court consacré à leur couple. Contrairement à une vision selon laquelle la conciliation entre les différents temps se fait sur le dos du « temps à soi », en fait c’est le temps conjugal qui semble être la victime principale des arbitrages que les hommes et les femmes, à la fois actifs professionnellement et parents font.

Pourquoi ? Les uns et les autres partent le matin au travail. Dans leur voiture ou dans les transports en commun, ils écoutent leur musique, leur radio, ils lisent leur journal ou leur livre, ils jouent, ils écrivent des texto et des mails. Ce temps contraint peut être converti en temps à soi, ni conjugal, ni parental, ni professionnel. Un peu à la manière des ados, ils peuvent être dans leur bulle personnelle (ce qui par d’autres peut être codé comme incivilité ou indifférence civile !). Au travail, ils rencontrent leurs collègues, certains sont devenus des ami-e-s. Ils vont déjeuner ensemble, ils vont aller flâner éventuellement le midi pour profiter de la ville. Le soir, ils repartent, encore avec une parenthèse personnelle.

Dès la porte refermée, surtout pour les femmes, l’enfant ou les enfants réclament de l’attention, du soin, de l’écoute. C’est le temps de la famille, avec le dîner. Ensuite ou avant, ils sont parents d’élèves, en regardant ce qui doit être fait. On raconte une histoire, on regarde un petit morceau d’émission télé, heureux d’être avec l’enfant, d’être en famille.

L’enfant ou les enfants sont enfin couchés ! Le couple se retrouve, souvent assez tard, la fatigue cumulée de la journée tombe. Le temps conjugal, c’est ce « reste », à un moment où la forme n’est pas au rendez-vous. Le couple peut regretter le temps d’avant, où il sortait. Là ce n’est plus possible. En fin de semaine, on veut donner le meilleur à son enfant ou à ses enfants, on veut rattraper le temps perdu, et là encore le temps conjugal sera restreint (à l’exception, peut-être, d’une sieste réparatrice…). De plus on a observé sur les dernières décennies, la développement des soirées « seul sans son conjoint », pour aller à un cours de gymn ou de yoga, pour dîner avec des copines ou des copains. L’injonction à être « libres ensemble » (F. de Singly, 2009, Presse Pocket) a engendré cette demande d’un temps à soi.

Tout cela conduit au rétrécissement de la vie conjugale, rétrécissement qui engendre une certaine déception. Si Paris est la capitale du divorce et de la séparation c’est sans doute pour cette raison. L’allongement du temps de travail et de déplacement, combiné aux exigences du soin aux enfants mène à une compression du temps conjugal. Or il ne suffit pas d’être un couple de parents pour rester un couple conjugal. L’amour a des exigences qui ne sont pas toujours remplies. L’un ou l’autre partenaire, ou les deux, peuvent regretter la période sans enfant, celle où le couple n’était pas encore installé dans la routine familiale, celle où on se croyait encore jeunes, amateurs de « sorties » !

 

Il est donc important de ménager explicitement dans la semaine des temps conjugaux, explicitement, sinon le grignotage par les autres demandes continuera. Un couple, ça s’entretient si on veut qu’il dure. Sinon, le risque est grand que l’insatisfaction grandisse et conduise à ce que l’un des deux cherche ailleurs (y compris sous le toit familial, avec le net) des sensations agréables, de l’émotion, de la reconnaissance. A la menace que Paris génère, il est possible de réagir, en inscrivant à l’agenda personnel des plages de temps réservées à son partenaire. Oui, chacun et chacune doivent inventer des Paris-plages conjugales !

  

 

 
Publicité
Publicité
Commentaires
L'après, l'ici et maintenant
  • Ce blog s'adresse à ceux qui s'interrogent sur l'après, la mort, le grand départ. Je fais partie de ceux qui sont morts et sont revenus. Depuis cette expérience, mon appréhension du monde, de l'univers de la réalité est bouleversé.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité