Une messe placée sous le signe de la paix. Lors de la célèbration de Noël, lundi 24 décembre, Benoît XVI a défini toute violence au nom de Dieu comme une "maladie" de la religion. Il a, dans le même temps, condamné la perte du sentiment religieux, estimant qu'elle ouvrait la voie à l'égoïsme.

"Nous sommes totalement remplis de nous-mêmes, si bien qu’il ne reste aucun espace pour Dieu. Et c’est pourquoi il n’y a pas d’espace non plus pour les autres, pour les enfants, les pauvres, les étrangers", s'est exclamé le souverain pontife au cours d'une messe solennelle dans la basilique Saint-Pierre. "Avons-nous vraiment de la place pour Dieu ? N’est-ce pas peut-être Dieu lui-même que nous refoulons ?", a encore demandé le pape de 85 ans, lors de son homélie.

 

"Le monothéisme a servi de prétexte à l'intolérance"

 

Au début de la longue cérémonie solennelle de plus de deux heures, concélébrée par trente cardinaux et ponctuée de chœurs en latin, de musiques d'orgue et de sonneries de trompettes, Benoît XVI a parcouru l'immense basilique sur une plateforme mobile, le visage fatigué et un peu figé. 

"Là où Dieu est oublié ou même renié, il n’y pas non plus de paix", a martelé le pape, alors que la fête de Noël célèbre la naissance dans le monde d'un sauveur "prince de la paix". "Dans l’Histoire, a-t-il reconnu, le monothéisme a servi de prétexte à l’intolérance et à la violence (...) Une religion peut devenir malade (...) quand l’homme pense devoir prendre lui-même en main la cause de Dieu, faisant ainsi de Dieu sa propriété privée (...) Si la lumière de Dieu s’éteint, la dignité divine de l’homme s’éteint", a-t-il tranché, exprimant son inquiétude sur la société contemporaine.

Parlant de Bethléem, lieu du naissance du Christ, le pape a prié pour la paix en Palestine et Israël, en Syrie, au Liban, en Irak en plaidant pour "que les chrétiens puissent y maintenir leur demeure" et que "chrétiens et musulmans construisent ensemble leur pays". A Bethléem, dans l'Eglise de la Nativité, une messe de minuit a eu lieu en présence de Mahmoud Abbas, chef de l'Autorité palestinienne.

 

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