11 décembre 2013
"Tu seras un Homme mon Fils"
Photo Raul Rincon
Poème de Rudyard Kipling
Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;
Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;
Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d’un mot ;
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère,
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;
Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n’être qu’un penseur ;
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral ni pédant ;
Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tous jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire
Tu seras un homme, mon fils.
Cette traduction est plus exacte, mais moins inspirante que la version d’André Maurois. Ce dernier a réécrit le poème en fonction de la culture et la sensibilité française, alors que Germaine Bernard-Cherchevsky respecte à la lettre la version originale. Pourtant, le poème prend autant aux tripes un Anglais qu'un Français lisant la version d’André Maurois; la traduction est un art bien difficile.
Si tu restes ton maître alors qu’autour de toi
Nul n’est resté le sien, et que chacun t’accuse ;
Si tu peux te fier à toi quand tous en doutent,
En faisant cependant sa part juste à leur doute ;
Si tu sais patienter sans lasser ta patience,
Si, sachant qu’on te ment, tu sais ne pas mentir ;
Ou, sachant qu’on te hait, tu sais ne pas haïr,
Sans avoir l’air trop bon ou paraître trop sage ;
Si tu aimes rêver sans t’asservir au rêve ;
Si, aimant la pensée, tu n’en fais pas ton but,
Si tu peux affronter, et triomphe, et désastre,
Et traiter en égaux ces deux traîtres égaux ;
Si tu peux endurer de voir la vérité
Que tu as proclamée, masquée et déformée
Par les plus bas valets en pièges pour les sots,
Si voyant s’écrouler l’œuvre qui fut ta vie,
Tu peux la rebâtir de tes outils usés ;
Si tu peux rassembler tout ce que tu conquis
Mettre ce tout en jeu sur un seul coup de dés,
Perdre et recommencer du point d’où tu partis
Sans jamais dire un mot de ce qui fut perdu ;
Si tu peux obliger ton cœur, tes nerfs, ta moelle
À te servir encore quand ils ont cessé d’être,
Si tu restes debout quand tout s’écroule en toi
Sauf une volonté qui sait survivre à tout ;
Si t’adressant aux foules tu gardes ta vertu ;
Si, fréquentant les Rois, tu sais rester toi-même,
Si ton plus cher ami, si ton pire ennemi
Sont tous deux impuissants à te blesser au cœur,
Si tout homme avec toi compte sans trop compter ;
Si tu sais mettre en la minute inexorable
Exactement pesées les soixante secondes
Alors la Terre est tienne et tout ce qu’elle porte
Et mieux encore tu seras un homme mon fils !
"Un amour, un coeur
Réunissons-nous et sentons-nous bien
Entendez-vous les enfants pleurer
Disant : "Remercions et louangeons le Seigneur et je me sentirais bien"
Disant : "Unissons-nous et sentons nous bien"
Laisse-les dire toutes leur sales remarques
Il y a une question que j'aimerais vraiment poser :
Y a-t-il une place pour le pécheur sans espoir
Qui a blessé l'humanité juste pour sauver sa peau?
Crois moi, un amour, un coeur
Unissons-nous et sentons-nous bien
Comme ça l'était au commencement
Et comme ça le devrait être à la fin
Remercions et louangeons le Seigneur
Et je me sentirais bien
Unnissons-nous et sentons-nous bien
Encore une chose,
Unissons-nous pour combattre cette sainte fin du monde
Car quand l'homme y arrivera, il n'y aura pas de destin tragique
Ayez pitié pour ceux dont les chances s'amenuisent
Il n'y a pas de place cachée de la part du créateur
Un amour, que pensez-vous d'un seul coeur?
Unissons-nous et sentons-nous bien
Je plaide pour tout l'humanité
Oh Seigneur!
Remercions et louangeons le Seigneur
Et je me sentirais bien
Unissons-nous et sentons-nous bien
Remercions et louangeons le Seigneur"
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